Marilyn Monroe pour toujours

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ÉTATS UNIS
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Marilyn pour toujours

 

Les États-Unis d’Amérique se classent au quatrième rang mondial par leur superficie (9 363 353 km2) depuis qu’ils ont réuni aux quarante-huit États qui les composaient traditionnellement l’Alaska (1 482 000 km2) en 1959 et les îles Hawaii en 1960. Leur population, qui dépasse officiellement 254 millions d’habitants depuis 1992, les place au troisième rang, derrière la Chine et l’Inde. Opposant de puissantes montagnes à de vastes plaines, étendus par le prolongement de l’Alaska jusqu’aux latitudes arctiques et se ramifiant au sud par la Floride presque jusqu’au tropique, ils disposent d’une gamme de variétés climatiques, et donc de possibilités naturelles, exceptionnelles. Mais leur territoire, également riche en ressources multiples tant végétales que minérales, a aussi fait l’objet d’une remarquable et efficace mise en valeur, et cela explique leur puissance économique qui n’est surpassée par celle d’aucun autre État.

1. Le milieu naturel

Le relief

Le relief se présente en grandes bandes d’orientation générale nord-sud.

Les plaines côtières atlantiques et les Appalaches

À l’est, des plaines côtières bordent l’Atlantique. Elles apparaissent avec netteté à partir de la latitude de New York; au nord, elles sont en partie recouvertes par la mer et réduites à quelques îles; au sud, elles s’étendent de plus en plus largement jusqu’à la presqu’île de Floride. Leur pente est très douce et elles se terminent vers l’Océan par une côte que découpent de larges estuaires et qui se prolonge sous forme de longues flèches de sable (cap Cod, cap Hatteras). À l’intérieur, ces plaines sont dominées par un léger talus dont l’ampleur augmente vers le sud et qui constitue le rebord du piémont appalachien. Au sud, la plaine s’élargit pratiquement à toute la péninsule de Floride, bombée en un léger plateau ne dépassant pas 50 à 60 m d’altitude et frangée sur toutes ses rives par des îles, des marais, des dunes et des récifs coralliens. Au-delà de la baie de Tampa, les plaines côtières orientales se confondent avec celles qui bordent le golfe du Mexique. Entre ces plaines côtières et celles de l’intérieur s’étend un vaste bourrelet montagneux, désigné sous le nom général d’Appalaches. Cette ligne de hauteurs commence dans l’île de Terre-Neuve, s’allonge en Nouvelle-Écosse et dans le Nouveau-Brunswick, au Canada, forme l’ossature de la Nouvelle-Angleterre et se prolonge jusqu’au sud d’Atlanta, tout près du golfe du Mexique. On peut la suivre sur 3 600 km. Les mêmes plissements ont constitué cet ensemble qui se divise en deux parties, coupées par les vallées de la Mohawk et de l’Hudson entre le lac Ontario et New York. En Nouvelle-Angleterre, un plateau de 350 à 400 m est entaillé par des vallées en gorges, troué de lacs et dominé par des reliefs résiduels constitués de roches dures (mont Monadnock qui a donné son nom à ce type, 1 050 m). Vers l’ouest, plusieurs noyaux montagneux sont séparés par des vallées parallèles nord-sud (White Mountains, qui renferment le point culminant de la région: le mont Washington avec 2 090 m; Green Mountains; Taconic Mountains). Au sud de la coupure, les orientations nord-est - sud-ouest l’emportent, formant cinq bandes à peu près parallèles: le Piémont à l’est, sorte de plateau de basses collines; les Montagnes Bleues (Blue Ridge), crêtes étroites et boisées et vallées alternées, dominées par le plus haut sommet de l’est des États-Unis (mont Mitchell, 2 037 m d’altitude); la région des crêtes et des vallées, la véritable zone du « relief appalachien » classique; le plateau appalachien, qui porte le nom d’Alleghanys au nord (400 à 700 m d’altitude), où il a été fortement raboté par les glaciers, et de Cumberland au sud; enfin, un dernier gradin, où ont été sculptés par l’érosion de vastes bassins comme ceux de Nashville et de Lexington, s’enfonce progressivement vers l’ouest sous les Plaines centrales. À l’exception de quelques intrusions granitiques, cet ensemble montagneux s’est formé à la même époque par des terrains primaires plissés et faillés. Après leur formation, ces grands plis ont été soumis à de longues phases d’érosion qui les ont nivelés en plusieurs pénéplaines superposées, et ils ont été disloqués à maintes reprises par de puissantes fractures. Cette montagne a été un véritable laboratoire de géographie physique: c’est dans le nord qu’ont été étudiées pour la première fois les glaciations dans l’hémisphère occidental, tandis que le géographe américain W. M. Davis a élaboré sa fameuse théorie de l’évolution cyclique du relief en considérant des surfaces aplanies étagées si fréquentes dans la région. Cette zone montagneuse située à faible distance de la côte orientale, qui constitue incontestablement une sorte de barrière, est d’une importance majeure dans l’histoire et dans la vie économique des États-Unis. Au début, elle a servi de protection aux colonies naissantes contre les entreprises des Indiens; ensuite, les principaux passages ont canalisé les communications vers les Grands Lacs et le Centre-Ouest et ont favorisé la concentration de l’activité propice au développement des villes correspondant à ces trouées, comme New York, Philadelphie, Baltimore. Enfin, sur ses flancs, existent de vastes gisements houillers, tandis que ses eaux ont favorisé le développement des villes, celui des industries et actuellement la production d’hydroélectricité: c’est dans ces replis montagneux que New York dispose des énormes ressources en eau dont elle a besoin, et la vallée du Tennessee a été le premier exemple au monde de l’aménagement global d’un bassin fluvial.

La dépression centrale

Le centre des États-Unis est occupé par une vaste dépression entre les Appalaches à l’est et les Rocheuses à l’ouest. Cette région de plaines, d’une monotonie parfois désespérante quand on la parcourt sur quelques centaines de kilomètres, correspond pourtant à des ensembles différenciés soit par leurs structures, soit par les phénomènes climatiques passés qui y ont plus ou moins violemment imposé leurs marques. On peut distinguer la région des Grands Lacs et de leurs bordures, les plaines du Mississippi et du Missouri moyen, la coupure de l’Ozark et des monts Ouachita, les Grandes Plaines au pied des Rocheuses et les plaines bordières du golfe du Mexique. L’action des glaciations quaternaires a poussé son atteinte extrême jusqu’au niveau du confluent Missouri-Mississippi. Toute la région septentrionale en a été plus ou moins marquée. Les Grands Lacs en constituent l’élément le plus visible: ils couvrent 245 000 km2. Parmi les plus importants, on compte le lac Supérieur (83 000 km2, 307 m de profondeur maximale, 183 m d’altitude), le lac Huron (59 500 km2, 222 m, 177 m), le lac Michigan (58 100 km2, 266 m, 177 m), le lac Érié (25 900 km2, 64 m, 175 m) et le lac Ontario (18 760 km2, 225 m, 75 m), mais ils sont accompagnés de milliers de lacs plus petits. Leur différence d’altitude a nécessité des travaux d’aménagement pour en faire une magnifique voie navigable. Malgré leur profondeur, ils ne sont pas surcreusés au-dessous du niveau de la mer, sauf le lac Ontario. La masse d’eau considérable qu’ils renferment joue un rôle capital à la fois sur le climat des régions périphériques et sur la vie économique locale. Ils se vident du côté de l’Atlantique par le chenal du Saint-Laurent, resserré entre le lac Ontario et Montréal, où le fleuve coupe le bouclier canadien qui réapparaît au sud sous la forme du petit massif rond des monts Adirondacks. En effet, la région des lacs occupe, au point de vue structural, une zone de contact entre le vieux socle du continent, le «bouclier canadien», la plus grande unité structurale de l’Amérique du Nord, qui borde leurs rives septentrionales, et les terrains plissés du Primaire puis du Secondaire qui recouvrent le socle vers le sud et qui servent de cadre aux lobes méridionaux. L’existence de ces immenses étendues lacustres est due à un triple phénomène: la structure des plissements affectant les roches primaires et dessinant un vaste bassin centré entre le lac Michigan et le lac Huron; une érosion fluviale ancienne qui avait creusé dès la fin du Tertiaire des dépressions; l’action des glaciers venant du plateau canadien qui ont façonné, raboté et érodé toute cette morphologie antérieure en y laissant des zones surcreusées, occupées maintenant par les eaux, et de longs chapelets de moraines qui dessinent des arcs parallèles aux rivages, par exemple au sud du lac Michigan. Tout autour de la région des Grands Lacs eux-mêmes, les dépôts glaciaires forment une couverture qui peut atteindre plus de 100 m dans le Michigan et l’Indiana septentrional. Il n’y a guère qu’une trentaine de milliers d’années que les glaces ont définitivement disparu de cette région. Les plaines ont ici 200 à 300 m d’altitude: elles coïncident avec d’épaisses couches sédimentaires, allant du Primaire au Tertiaire, qui sont presque horizontales. Le cours actuel du Missouri doit être le tracé de l’ancien chenal à la limite extrême des glaciations. De place en place, quelques crêtes de roches dures émergent, donnant des collines comme les Turtle Mountains (700 m) dans le Dakota septentrional. Les vallées sont molles et les lacs nombreux. À l’est du Mississippi, c’est le même genre de paysage: relief mou et vallées qui, comme celles de l’Illinois, peuvent atteindre 2 km de largeur.

Au sud du confluent Missouri-Mississippi, à l’ouest, et de la vallée de l’Ohio, à l’est, les plaines n’ont jamais été atteintes par les glaciations. Le relief, plus vigoureux, avec une série de collines hautes de 15 à 60 m, est constitué par des bancs durs de grès légèrement redressés parmi l’ensemble des roches sédimentaires tendres. L’écoulement des eaux se fait du nord-ouest au sud-est, selon la pente générale de la région, mais contrairement à la pente des couches géologiques. Ces plaines sont limitées vers le sud par deux petites montagnes marquant la frontière avec les plaines du Golfe. Ces reliefs ne sont rien d’autre que la réapparition du plissement appalachien, orienté ici de l’est à l’ouest. Le plateau de l’Ozark s’élève jusqu’à 700 m; c’est une région de roches particulièrement dures plissées et faillées avec des sommets de granite et de porphyre (mont Saint-François, mont de Boston); il s’allonge sur 350 km du nord au sud; sur sa bordure, les vallées s’encaissent en gorges de près de 200 m de profondeur. Au sud, les monts Ouachita sont séparés du plateau de l’Ozark par la vallée de l’Arkansas: ce sont, sur 350 km d’ouest en est, des collines boisées correspondant à des roches violemment plissées et faillées. Leur sommet atteint 900 m. Les plaines du Golfe forment une auréole qui s’étend depuis la Floride à l’est jusqu’à la frontière avec le Mexique à l’ouest et s’infiltre le long de la vallée du Mississippi jusqu’au confluent avec l’Ohio. Larges en moyenne de 250 à 500 km, elles sont constituées par des couches sédimentaires allant du Crétacé au Quaternaire le plus récent et plongeant doucement des Appalaches, à l’est, et des plateaux qui précèdent les Rocheuses, à l’ouest, vers le Golfe. Les rebords des couches dures dessinent de vastes amphithéâtres de lignes de côtes, séparées par des dépressions couvertes de lœss et d’alluvions, qui sont exploités par l’agriculture et où se sont installées les villes. Les côtes elles-mêmes sont basses et formées par une succession de lagunes, bordées par d’immenses cordons littoraux. Au centre, la basse vallée du Mississippi et son delta s’étendent sur environ 75 000 km2; ils occupent un golfe important, progressivement comblé, mais où l’affaissement continue, parfois même avec des phases violentes (tremblements de terre de New Madrid en 1811 et 1813 et observations séismologiques). L’alluvionnement est considérable: le système du Mississippi dépose 730 milliards de tonnes par an de dépôts solides en dissolution. Vers le sud, le delta est immense. Des sondages en Louisiane ont atteint près de 7 000 m sans toucher la base du Miocène; on estime le total de la sédimentation à plus de 15 000 m d’épaisseur; le delta s’avance progressivement dans la mer à une vitesse de 100 m environ par an. Le lac Pontchartrain, qui s’étend au nord de La Nouvelle-Orléans, a été fermé par la progression des alluvions. Le chenal du Mississippi atteint 30 à 60 m de profondeur depuis Baton Rouge, ce qui explique l’importance portuaire de La Nouvelle-Orléans. À l’ouest des Plaines centrales du Missouri-Mississippi, les « Grandes Plaines » forment une région intermédiaire au pied des Cordillères occidentales. Elles sont larges de 200 à 400 km. Elles s’élèvent en direction des Cordillères et, dans le sud, montent de 500 à 600 m jusqu’à près de 2 000 m; dans le nord, leur altitude est plus basse. C’est le véritable «piémont» des Rocheuses. Elles sont constituées par des couches sédimentaires généralement secondaires, plissées à proximité des montagnes et ondulées vers l’est, rabotées par l’érosion et recouvertes par d’énormes formations détritiques (cailloutis, sables localement cimentés par des calcaires, argiles), disposées en bandes grossières suivant les anciens chenaux sortant de la montagne: c’est la «formation des Grandes Plaines», qui peut atteindre jusqu’à 180 m d’épaisseur et daterait du Pliocène. Celles-ci se seraient formées lors de la phase d’aplanissement qui a suivi la dernière surrection des Rocheuses. Ces plaines ont été également façonnées par les glaciers sur les deux rives du Missouri; au contraire, au sud, le relief est resté plus vigoureux avec certains sommets importants comme les Black Hills (2 209 m). Au sud du Kansas, des couches de lave ont en partie recouvert des formations détritiques; ce sont les mesas, dont les rebords rectilignes encadrent la vallée du Pecos.

Des Rocheuses au Pacifique

À l’ouest des Grandes Plaines commence la puissante masse des Cordillères occidentales, qui se poursuivent au Canada et au Mexique et occupent environ 30 p. 100 de la surface de l’Amérique du Nord. C’est une zone complexe par son relief, par les roches qui la constituent, par les étapes de sa formation. De nombreux volcans et des tremblements de terre occasionnels témoignent d’une orogénie toujours vivace dans la zone la plus voisine de l’Océan. On distingue plusieurs bandes parallèles de l’est à l’ouest. Les Rocheuses dominent nettement les Grandes Plaines vers l’est, mais se prolongent par de hauts plateaux vers l’ouest. Dans l’ensemble, les formes sont lourdes et les sommets fréquemment aplanis, même dans les grandes chaînes. C’est la limite de partage des eaux entre le versant atlantique et le versant pacifique. Les formations géologiques sont de plus en plus récentes de l’est à l’ouest: le socle précambrien et sa couverture, plus ou moins déformée, apparaissent à l’est et disparaissent progressivement sous les plissements jurassiques et crétacés vers l’ouest; les influences glaciaires sont très marquées (roches rabotées, cirques, vallées en auge), tandis que le volcanisme a joué un rôle considérable: plateaux de lave qui peuvent atteindre jusqu’à 600 ou 700 m d’épaisseur et sont découpés en canyons dans la région du Yellowstone; geysers fameux comme le Old Faithful qui jaillit à intervalles réguliers et fait la gloire du célèbre parc national de Yellowstone. Les plus hauts sommets dépassent 4 000 m: monts de la Wind River (4 202 m), Uinta (4 115 m), Elbert (4 399 m), Colorado Front Range, monts San Juan au sud-ouest. Entre ces sommets, des bassins ou parks, vastes étendues emplies de terrains sédimentaires où les rivières s’encaissent en profonds canyons. À l’ouest des Rocheuses, une série de plateaux s’étend largement: les aspects varient en fonction de l’altitude, de la latitude et de la puissance des chaînes qui les limitent vers l’ouest. Au nord, les plateaux de la Columbia forment vers 1 000 à 2 000 m le piédestal des chaînes qui les dominent; ils sont couverts de grands épanchements de laves et ont été très sculptés par les glaciers. Au sud, le « Grand Bassin » occupe 10 p. 100 de la surface des États-Unis: c’est une région accidentée de chaînes parallèles nord-sud, séparées par des bassins désertiques; le drainage est endoréique: c’est la région la plus sèche des États-Unis. Dans les creux existent souvent des lacs temporaires dont le plus important est le Grand Lac Salé. Sous ce climat, l’érosion éolienne est très importante (dunes, grands bassins, bolsons). Au sud, les plateaux du Colorado couvrent une surface aussi vaste que les trois quarts de la France: élevés de 1 600 à 3 000 m, ils sont constitués par des couches à peu près horizontales tranchées par les canyons des États-Unis les plus visités: celui du Colorado traverse la région sur 300 km par une entaille profonde de 1 000 à 2 000 m et large de 8 à 25 km. La majesté du relief, la beauté des couleurs, la pureté et la transparence de l’air font de cette région une des plus renommées des États-Unis. À l’ouest, la bordure montagneuse du Pacifique est formée par la succession des Cordillères occidentales, qui possèdent les plus hauts sommets et les zones les plus instables de toute l’Amérique du Nord. Au nord, la chaîne des Cascades, ruisselante d’eau et couverte de belles forêts, associe les dômes granitiques, les chaînes plissées et les cônes volcaniques. Au sud, la sierra Nevada s’étend sur 700 km; le granite, qui en forme l’essentiel, donne les sommets extraordinaires que l’on peut voir dans le parc national de Yosemite. Au pied de ces hauteurs, une ligne de dépression court du nord au sud: elle constitue successivement le chenal maritime du Puget Sound sur lequel est installé le port de Seattle, la vallée de la Willamette, puis la grande vallée de Californie où coulent le Sacramento et le San Joaquin. C’est une région d’affaissement récent puisque, en Californie, où la dépression s’allonge sur 600 km, avec 80 km de large, les dépôts quaternaires ont jusqu’à 900 m d’épaisseur. À l’ouest, de petites chaînes de roches plissées tombent directement sur le Pacifique. Elles peuvent atteindre 2 500 m d’altitude et le volcanisme y apparaît localement. La plaine côtière pacifique est réduite à une étroite bande de 2 à 3 km de largeur. C’est une zone de montagne encore en évolution comme en témoignent les fréquents tremblements de terre.

Le climat et la végétation

La masse continentale, l’orientation du relief et l’étirement en latitude sur plus de 3 000 km sont les facteurs fondamentaux du climat. Il faut, en outre, tenir compte des courants côtiers froids qui atteignent la latitude de New York, à l’est, et la côte californienne, à l’ouest, tandis que la vaste ouverture du golfe du Mexique a des effets bénéfiques: combinée avec la masse énorme des terres qui l’encadrent au nord et au nord-ouest, elle constitue une zone de forte opposition, créant des conditions favorables à une ample circulation des masses d’air, surtout en été où l’air tropical pénètre jusque sur le revers des Appalaches et sur le front des Rocheuses, au-delà même de la frontière canadienne. En hiver, au contraire, la disposition du relief favorise la pénétration des masses d’air polaires sur tout l’intérieur du continent. Cet affrontement, au sein d’un même ensemble continental, de masses d’air polaires, froides et sèches, et de masses d’air tropicales maritimes, chaudes et humides, est propice à la formation de nombreux cyclones tempérés qui se déplacent à travers le continent et dont la zone s’étend depuis le sud-ouest du Texas jusqu’au nord de l’Alberta. C’est ce qui explique la violence et les contrastes du climat nord-américain, dont les manifestations spectaculaires sont bien connues (vagues de chaleur, coups de froid avec tempêtes de neige, cyclones).

L’extension des domaines climatiques est différente à l’est et à l’ouest.

Les climats de l’Est

À l’est, les zones climatiques forment des bandes sensiblement ouest-est qui s’arrêtent à la limite des Grandes Plaines et se différencient surtout par les températures; au-delà du 100e méridien, c’est la sécheresse et l’humidité ou bien l’altitude qui jouent le rôle dominant, et les zones climatiques s’allongent plutôt du nord au sud, sauf sur la côte pacifique où la latitude redevient le facteur principal. Dans le Nord-Est et le Centre-Est domine le climat continental humide, aux hivers froids et aux étés frais. Le déplacement des fronts donne un climat variable, avec de fréquentes dépressions cyclonales provoquant la pluie ou la neige. Des nuances existent en fonction de la situation plus ou moins continentale ou septentrionale. En Nouvelle-Angleterre, les précipitations sont abondantes toute l’année avec beaucoup de neige en hiver, ce qui a permis la pratique récente des sports d’hiver. Nulle part la moyenne de juillet n’est supérieure à 22 0C; les hivers sont froids avec des températures qui peuvent tomber jusqu’à _ 35 0C. La période de végétation est réduite à 120 jours; toutes les montagnes intérieures sont couvertes de forêts. La zone des Grands Lacs bénéficie de l’influence de ces masses d’eau, qui réduisent les extrêmes de température mais favorisent la formation des brouillards et de nébulosité. La période de végétation atteint 160 jours; les précipitations sont plus faibles qu’en Nouvelle-Angleterre (60 cm contre 1 m). Si la forêt et la prairie sont encore des formes essentielles de végétation, des conditions climatiques particulières dans les lieux abrités permettent l’installation de cultures très spécialisées, comme les vergers et les cultures maraîchères. Quant aux plaines centrales septentrionales, elles ont un climat beaucoup plus brutal avec des hivers glacials et des étés très chauds; les précipitations dépassent encore 60 cm par an, mais sont en grande partie absorbées par l’évaporation due à l’ensoleillement. Au niveau de la frontière canadienne, plus de 60 nuits ont une température inférieure à 15 0C; les hivers sont longs et durent de six à sept mois. À Winnipeg, l’écart moyen annuel atteint 38 0C (moyenne de juillet 18 0C, de janvier _ 20 0C). La végétation naturelle est toujours la forêt mais, en dehors des conifères, d’autres arbres comme l’érable, l’orme, le peuplier se multiplient et, à mesure qu’on va vers l’intérieur, la forêt devient plus claire et se mélange avec la prairie aux herbes hautes. Depuis la région de New York, sur une partie de la plaine côtière au pied des Appalaches, et dans les Plaines centrales du sud du Michigan au confluent du Missouri et du Mississippi, on rencontre un climat tempéré, frais et humide. L’air polaire détermine encore les froids d’hiver (moyenne de janvier à Saint Louis, au sud de cette zone, 0 0C); l’hiver est souvent marqué, surtout dans la région côtière, par le passage des dépressions circulant du sud-ouest au nord-est. À partir du printemps, l’air tropical maritime humide prend de plus en plus d’importance et occupe totalement la région en été. Les températures de juillet sont de 20 0C à Toronto, 23 0C à Chicago, 25,5 0C à Saint Louis. Les précipitations atteignent 75 cm à 1,20 m et surviennent surtout en été lorsque l’air chaud et humide du Golfe pénètre dans l’intérieur; les orages sont alors fréquents. C’était aussi le domaine de la forêt (chênes, châtaigniers, noisetiers), tandis que, vers l’ouest, on trouve la prairie à grandes herbes. Les sols sont ici profonds et riches en matière organique et très propices à l’agriculture. Au sud, le climat subtropical humide, à étés chauds, englobe la plaine côtière des États-Unis (sauf l’extrême pointe de la Floride, qui appartient au climat proprement tropical), les plaines du Golfe et se prolonge dans la basse vallée du Tennessee et de l’Ohio, dans le bassin de la Red River et dans la plus grande partie de celui de l’Arkansas. La douceur y est générale et les étés sont très chauds. Le gel n’existe pratiquement pas en Floride du Sud et à l’extrémité du delta du Mississippi (La Nouvelle-Orléans a, en janvier, une moyenne de 12 0C). La saison de végétation dépasse 240 jours et est encore de 200 jours au nord de l’Arkansas. Cependant, des coups de froid pénibles peuvent se faire sentir et on a même enregistré _ 12 0C à La Nouvelle-Orléans. L’humidité diminue de l’est vers l’ouest; 1,30 m sur la plaine côtière atlantique (147 cm à La Nouvelle-Orléans, 142 cm à Miami), 75 cm à 1 m au Texas, et aussi dans l’intérieur: c’est la fameuse Cotton Belt. À l’humidité de l’Est correspond une forêt vigoureuse et variée; à la sécheresse de l’Ouest, une forêt de chênes à petites feuilles, coupée de vastes clairières et qui disparaît dans l’ouest du Texas où l’irrigation devient nécessaire à la culture.

Climat des Grandes Plaines

À partir du 100e méridien, les Grandes Plaines ou Hautes Plaines, qui s’étendent vers l’ouest, sont protégées des influences occidentales par les chaînes montagneuses, et soumises aux conditions d’appel d’air maritime tropical venu du golfe du Mexique: les chutes de pluie sont donc relativement faibles et diminuent du sud-est au nord-ouest (80 cm au nord-ouest de l’Oklahoma, 45 cm dans le Montana); les quatre cinquièmes de ces précipitations tombent de mai à septembre, pendant la période de végétation mais aussi d’évaporation maximale; les irrégularités annuelles sont grandes; l’hiver est sec. Les forêts disparaissent et l’érosion des sols sous l’influence des vents violents a pu être considérable (Dust Bowl). En raison de l’étirement en latitude, les températures sont très différentes dans le Nord (durée moyenne de la période de végétation, trois mois) et dans le Sud (six mois). L’amplitude thermique est élevée (35 0C), à cause surtout des chaleurs d’été (la moyenne est partout supérieure à 25 0C).

Les cordillères occidentales

Les montagnes de l’Ouest ont un climat sévère mais assez différent suivant leur accessibilité à l’air océanique humide. Dans le Nord-Ouest, l’influence du Pacifique sur les températures est à peu près arrêtée par la chaîne des Cascades alors que, sur les précipitations, elle se fait sentir jusqu’à la chaîne de Bitterroot. C’est dans cette région qu’on a enregistré la température la plus basse des États-Unis (le 20 janvier 1954: _ 56 0C à 60 km au nord d’Helena dans le Montana). L’été est très chaud, l’hiver modérément froid; les pluies se raréfient rapidement (20 cm sur le plateau de la Snake), mais augmentent sur les chaînes montagneuses (1,50 m sur les Blue Mountains) abondamment enneigées. La période de végétation dure environ quatre à cinq mois. Au sud du 42e degré de latitude, l’hiver se réchauffe sensiblement et l’été devient brûlant. Dans la région du Grand Lac salé, vers 1 400 m d’altitude, la moyenne de janvier oscille autour de 0 0C et celle de juillet autour de 25 0C. La pureté et la sécheresse de l’air ont assuré la fortune de l’oasis de Phoenix, centre de production agricole et surtout de tourisme réputé. Les précipitations varient suivant l’altitude mais elles sont généralement peu élevées: c’est un véritable désert où l’irrigation est nécessaire à l’exploitation du sol. Sur les chaînes montagneuses, l’humidité est plus considérable et la forêt reparaît jusqu’à 4 000 m au Nouveau-Mexique et 3 500 m au nord du Montana. La transhumance du bétail est associée à la sécheresse des plateaux et à la verdure montagnarde. Grâce à l’irrigation, de véritables oasis autour de villes souvent très peuplées ont pu s’implanter.

Les climats de la côte pacifique

Sur la côte pacifique, on enregistre la même opposition entre le Nord et le Sud. Dans l’État de Washington, l’influence maritime s’exerce assez constamment; en hiver, de nombreux cyclones extra-tropicaux déferlent sur la côte où l’amplitude thermique n’est guère que de 8 0C. La période de végétation dure environ sept mois. Au niveau de la mer, il tombe 1,50 m de pluie par an (peu pendant la période froide de novembre à avril, mais surtout au cours des orages d’été) et, sur les premières pentes, on recueille jusqu’à 3 m d’eau. C’est le domaine des rivières nombreuses et abondantes, grandes productrices d’hydroélectricité, renommées pour la pêche au saumon, et de la forêt. À partir du sud de l’État de Washington, les températures augmentent mais le courant froid de Californie rafraîchit la côte, surtout au printemps et au début de l’été. Les étés sont lumineux, tandis que l’hiver est plus instable; on qualifie parfois ce climat de méditerranéen. Les précipitations diminuent du nord (1,20 m) au sud, où le désert commence à quelques kilomètres de la mer. La période de végétation couvre onze mois de l’année. Le brouillard est fréquent, principalement en été, et, au voisinage immédiat de la côte, il se combine dans les grandes villes comme San Francisco et Los Angeles avec les poussières et les fumées pour donner le redoutable smog (smoke + fog). Pourtant le climat californien est, avec celui de la Floride, le plus réputé des États-Unis.

2. Population et mise en valeur

Les habitants

Les États-Unis d’Amérique, qui comptaient officiellement 249 632 692 habitants au dernier recensement (1990), ont dépassé le chiffre de 200 millions depuis la fin de 1967. Cela représente une progression remarquable (on comptait seulement 3 929 214 personnes en 1790, 38 558 371 en 1870 et 105 710 260 en 1920), due à la fois à l’accroissement naturel et à l’apport de l’immigration.

Variété des origines

D’après les statistiques officielles du dernier recensement, on compte 84,2 p. 100 de Blancs, 12,3 p. 100 de Noirs et 3,5 p. 100 d’«autres races», essentiellement les vestiges de l’occupation indienne primitive et les descendants des immigrants de race jaune. Décimés par la brutalité des luttes avec les colonisateurs, la perte des meilleures terres, occupées par les Européens, la contamination par des maladies nouvelles et, dans certains cas, une extermination systématique, peu d’Indiens survécurent. Actuellement protégés et ayant reçu, depuis 1924, le droit à la citoyenneté complète, leurs descendants sont au nombre de 1 400 000, résidant pour plus de la moitié d’entre eux dans des réserves où ils sont encore groupés en tribus. L’Oklahoma, l’Arizona et le Nouveau-Mexique sont les États où ils sont les plus nombreux. Les Noirs furent importés comme esclaves pour servir de main-d’œuvre dans les plantations du Sud. À la fin du XVIIIe siècle, leur nombre était estimé à 750 000, soit environ 20 p. 100 de la population. En 1850, au moment de la suppression de l’esclavage, on en recensait 3 638 000. Depuis cette époque, et malgré l’arrêt de l’immigration, leur nombre n’a cessé d’augmenter. Ils étaient 18 871 831 en 1960. En 1990, ils sont plus de 30 millions, soit environ 12 p. 100 de la population des États-Unis. Leur natalité reste beaucoup plus élevée que celle des Blancs (22,3 p. 1 000 contre 14,4 p. 1 000), et leur taux de croissance démographique a été le double de celui des Blancs au cours de la période 1970-1990 (12,6 p. 100 contre 5,5 p. 100). Pendant longtemps, les Noirs vécurent essentiellement dans les campagnes du «Vieux Sud», où ils formaient d’imposantes minorités (49 p. 100 de la population du Mississippi, 43 p. 100 de la Caroline du Sud, 35 p. 100 de l’Alabama, 34 p. 100 de la Georgie, 27 p. 100 de la Floride), mais, utilisés de plus en plus comme main-d’œuvre industrielle dans les villes du Nord depuis la Première Guerre mondiale, leurs migrations sont constantes: en 1940, 70 p. 100 des Noirs étaient dans le Sud; la proportion était tombée à 55 p. 100 en 1966 et à 40 p. 100 environ en 1975. Il y a maintenant des ghettos de population noire dans le cœur de toutes les grandes villes américaines du Nord (70 p. 100 de la population de Washington, d’Atlanta et de Gary, 63 p. 100 à Detroit, 54 p. 100 à Baltimore, plus du tiers à Chicago, Philadelphie, Cleveland). Pendant longtemps, une législation ségrégationniste a empêché les Noirs d’accéder au même titre que les Blancs à l’instruction et à l’amélioration de la condition économique. Malgré des efforts récents, le problème des Noirs reste encore inquiétant. Le chômage est aujourd’hui pour eux, comme dans les précédentes décennies, deux fois plus important que pour la population blanche. Parmi les jeunes Noirs de moins de vingt ans, il est passé de 29 p. 100 en 1970 à 38 p. 100 en 1980. Le salaire moyen s’est légèrement relevé, passant de 56 p. 100 de celui des Blancs en 1955 à 69 p. 100 en 1978 (à ce rythme, il faudrait soixante ans pour atteindre la parité). Quant aux revenus les plus élevés, seulement 2 p. 100 d’entre eux y ont accès.

Les Portoricains sont passés, à New York, de 50 000 avant la Seconde Guerre mondiale à plus de 1 400 000, soit environ 20 p. 100 de la population de cette ville; ils exercent essentiellement les petits métiers de l’habillement et de la confection. Leur statut d’Américains à part entière leur permet d’entrer librement aux États-Unis. De très nombreux Mexicains cherchent également à venir y travailler; on en compte plus de cinq millions, dont les quatre cinquièmes dans les États du Sud, près de la frontière, et un million environ dans la région des Grands Lacs où ils travaillent comme main-d’œuvre industrielle. Un certain nombre d’Hispano-Américains vivent aussi sur les terres les plus pauvres des hauts plateaux du Nouveau-Mexique et du Texas: ils sont le résidu de l’occupation espagnole qui précéda la colonisation anglo-saxonne. De tous les «Étatsuniens» (ils avaient un revenu moyen de 473 dollars, c’est-à-dire un sixième de celui des Noirs et un douzième de celui de l’Américain moyen en 1964), ce sont probablement les plus misérables. Il faut encore ajouter plus de deux millions d’Asiatiques (environ 800 000 Chinois, 775 000 Philippins, 700 000 Japonais, généralement regroupés dans les villes). Ceux-ci sont venus nombreux au début du XXe siècle, mais ils ont été les premiers à subir les effets de la politique de restriction à l’immigration. Les Blancs, enfin, sont essentiellement des Européens du Nord et du Centre, qui ont déferlé depuis le premier quart du XIXe siècle jusqu’à la Première Guerre mondiale, et à un rythme plus réduit ensuite. Au total, de 1820 à 1987, on a pu estimer le nombre des entrées aux États-Unis à quelque 53 723 000. Même si tous ces arrivants ne se sont pas définitivement fixés sur place, ils ont constitué un apport démographique et économique considérable. Les différents États d’Europe ont fourni des contributions variables. Au total, les îles Britanniques se sont classées en tête puisque, en additionnant l’apport des Irlandais et celui des nationaux du Royaume-Uni, on a pu estimer leur nombre global à plus de quinze millions; ensuite venaient les Allemands (un peu plus de 7 millions), les Italiens (5,5), les originaires des territoires de l’ancienne Autriche-Hongrie (4,4), les Russes (3,4), les Scandinaves (2,5). L’importance de ces contingents a varié suivant les époques. Les Britanniques sont venus les premiers dès le milieu du XIXe siècle; la migration des Allemands comme celle des Scandinaves a atteint son plus haut niveau au cours des années 1880; avant la guerre de 1914, les Méditerranéens en général, surtout les Italiens, et les Slaves, principalement les Russes, ont à leur tour afflué en grand nombre. Ces changements d’origine dans la nationalité des immigrants n’ont pas été sans créer quelques difficultés: à une majorité britannique et protestante s’est progressivement substituée, vers la fin du XIXe et le début du XXe siècle, une majorité d’immigrants venus des pays latins, slaves, pauvres et à dominante catholique. Cela a amené les États-Unis à promulguer des lois de plus en plus sévères pour restreindre et choisir les immigrants. Ce sont les fameuses «lois des quotas». Les vieux Étatsuniens, essentiellement anglo-saxons et à dominante protestante, se sentirent menacés, au lendemain de la Première Guerre mondiale, par les nouvelles couches d’immigrants issus des pays d’Europe méridionale et orientale; en outre, au cours de cette guerre, ils avaient pris l’habitude de faire appel aux Noirs du Sud comme main-d’œuvre industrielle dans le Nord. La première loi des quotas de 1921 réduisit le nombre des nouveaux venus proportionnellement aux contingents déjà établis dans le pays en 1910 ; elle fut renforcée, en 1924, par une seconde loi se référant au recensement de 1890 et encore plus défavorable aux non-Anglo-Saxons. Ces règlements sont restés en vigueur pratiquement jusqu’en 1952. Depuis la Seconde Guerre mondiale, une loi spéciale sur les personnes déplacées, votée en 1948, supprima les quotas pour cette catégorie. La loi de 1965 a assoupli le système des quotas: il n’y a plus de distinction selon l’origine nationale; les quotas non utilisés sont redistribués, et on a prévu l’accueil de réfugiés politiques (Asiatiques, Cubains). La priorité est donnée aux travailleurs qualifiés. Depuis 1965, cinq millions et demi de personnes environ sont encore entrées aux États-Unis, contribuant pour plus de 20 p. 100 à l’accroissement annuel de la population. Les habitants de l’Amérique du Nord, du Centre et des Antilles, les Asiatiques et les Européens y tiennent une place importante. L’immigration des «cerveaux» se poursuit. Le gouvernement américain doit faire face également à une importante immigration clandestine, en provenance du Mexique, de l’Amérique centrale et des Caraïbes. On a estimé à six millions le nombre d’étrangers vivant illégalement aux États-Unis en 1980. Les Latino-Américains pourraient constituer à la fin du XXe siècle la minorité la plus importante dans le pays. Au total, l’immigration aurait fourni directement environ un quart de l’augmentation de la population depuis le début du XIXe siècle; le reste est dû à l’accroissement naturel.

Caractéristiques démographiques

Ainsi constituée, la population des États-Unis s’est caractérisée par sa jeunesse et son dynamisme. Cela a été dû, en particulier, à un taux de natalité qui, malgré quelques vicissitudes, est resté relativement élevé. À la veille de la Seconde Guerre mondiale, sous l’influence de la grande crise économique des années 1929 et suivantes, ce taux avait baissé jusqu’à 17,6 p. 1 000; à la même époque, le taux de mortalité étant de 10,6 p. 1 000, l’accroissement naturel atteignait 7 p. 1 000. Mais, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, une remarquable reprise de la natalité a porté le taux à plus de 24 p. 1 000 pendant de nombreuses années; elle a engendré une vague d’optimisme et de productivité; l’accroissement naturel a dépassé 15 p. 1 000 jusque vers 1963. Depuis, on assiste à une baisse très sensible de la natalité (16,7 p. 1 000 en 1990, contre 8,6 p. 1 000 pour la mortalité). Certains voient dans cette régression l’effet de la diffusion des méthodes contraceptives et de la légalisation de l’avortement (qui est très contesté). Il faut certainement y ajouter des facteurs sociopsychologiques: les conditions de la vie urbaine toujours plus difficiles à supporter, et le désir d’épanouissement professionnel des femmes. Le pourcentage des femmes dans la population active totale était de 33 p. 100 en 1960 et de plus de 45 p. 100 en 1988. La structure par âge apparaît très déséquilibrée: 28,4 p. 100 de moins de dix-sept ans, contre 35,7 p. 100 en 1960; 60,4 p. 100 de dix-huit à soixante-quatre ans (contre 55,1 p. 100), et 11,2 p. 100 de soixante-cinq ans et plus (contre 9,2 p. 100). Le recensement de population de 1980 indiquait que, sur la décennie 1970-1980, la population n’avait augmenté que de 11,4 p. 100: c’est le chiffre le plus faible jamais enregistré, à l’exception de la période 1930-1940 (7,2 p. 100). Malgré ce chiffre impressionnant de 255 millions d’habitants, les États-Unis sont encore relativement sous-peuplés, avec une densité de 27,3 habitants au kilomètre carré. Mais la répartition de la population est fort irrégulière: elle est avant tout le résultat d’une conquête progressive dans laquelle la proximité de l’Europe et les facilités d’accès ont été le facteur initial; puis ont pris de l’importance le développement des moyens de communication, la qualité des espaces naturels; enfin, les prétentions à un rôle planétaire ont été largement favorisées par le développement de la façade pacifique.

La colonisation du Nord-Est s’est développée dès les XVe et XVIe siècles: elle a provoqué la création de villes participant aux découvertes techniques de l’Europe occidentale et bientôt devenues des centres industriels (textile, métallurgie) tout autant que des foyers commerciaux. On trouve jusqu’à 300 habitants au kilomètre carré dans la région du Centre atlantique (le New Jersey est l’État qui a la plus forte densité des États-Unis avec 389 habitants au kilomètre carré) où s’épanouit la fameuse «Megalopolis», le plus vaste complexe urbain du monde qui, sur 1 000 km, allonge une chaîne de gigantesques agglomérations: Boston (4 093 000 hab.), New York  (18 054 000  hab.),  Philadelphie (5 891 000 hab.), Baltimore (2 203 000 hab.), Washington (3 646 000 hab.). Vers l’intérieur, la zone industrielle et urbaine se prolonge sur les rives des Grands Lacs, avec d’autres grandes métropoles comme Chicago (8 147 000 hab.), longtemps la deuxième ville des États-Unis, Detroit (4 629 000 hab.), Cleveland (2 767 000 hab.), Milwaukee (1 397 000 hab.), Buffalo (1 243 000 hab.). Les plaines de la côte atlantique et celles du Golfe, comme les Grandes Plaines centrales et leurs bordures montagneuses, sont beaucoup moins peuplées mais, de place en place, se détachent de puissants foyers urbains, carrefours de voies de communication comme Saint Paul-Minneapolis (2 336 000 hab.) ou Saint Louis (2 458 000 hab.), grandes métropoles sur les rives du Mississippi, Atlanta (2 657 000 hab.) et Birmingham (807 960 hab.), actifs foyers industriels situés au débouché sud des Appalaches, Pittsburgh (2 296 000 hab.), longtemps la capitale incontestée de la métallurgie étatsunienne aux franges des Appalaches septentrionales, Denver (1 620 000 hab.), qui ouvre la porte des Rocheuses sur les Grandes Plaines. Autour du golfe du Mexique, trois agglomérations se disputent la prééminence: La Nouvelle-Orléans (1 132 410 hab.), ville de style traditionnel, Houston (3 628 000 hab.), qui connaît un rapide développement industriel, et Dallas (3 725 000 hab.). Les montagnes de l’Ouest font figure de quasi-désert (densité de 2 à 3 hab./km2). Mais, sur la côte pacifique, on rencontre les centres de croissance démographique et économique les plus brillants de ces dernières années: dans le Nord, Seattle (2 346 000 hab.) et Portland (1 126 030 hab.), mais surtout en Californie où, à côté de San Francisco (5 953 000 hab.), capitale de l’Ouest, la croissance de Los Angeles lui a permis, en dépassant Chicago, de prendre la seconde place aux États-Unis (13 471 000 hab.). Les migrations intérieures de population sont en effet très importantes dans ce vaste espace. On peut y déceler plusieurs courants qui vident le centre au profit des rivages et favorisent le Sud aux dépens du Nord: les Noirs quittent le Vieux Sud à destination des grandes villes industrielles de l’ensemble du pays; les habitants des Plaines centrales migrent volontiers vers l’ouest. Depuis 1968 est apparu un mouvement du nord vers le sud. Au dernier recensement, pour la première fois, le sud et l’ouest des États-Unis représentent plus de la moitié de la population totale: 55 p. 100 contre 48 p. 100 seulement en 1970. La Californie, le Texas et la Floride ont gagné 9 675 800 habitants, soit 41,7 p. 100 de l’augmentation totale de la population des États-Unis pendant la même période. Avec 29 000 000 d’habitants, la Californie est l’État le plus peuplé. Inversement, les États de New York, Rhode Island et le district de Columbia ont enregistré une chute nette de leur population (3,8 p. 100 pour l’État de New York, qui compte maintenant 17 557 000 habitants). Si un Américain sur quatre vit encore dans une ville de plus de 100 000 habitants, on a cependant pu constater que, pour la première fois depuis 1820, les zones rurales (et les petites villes) ont accru leur population plus rapidement que les zones urbaines (15,1 p. 100 contre 9,1 p. 100 entre 1970 et 1980). La tendance à la concentration urbaine semble bien terminée. Depuis 1970, New York a perdu 824 000 habitants (_ 10,4 p. 100), Chicago 364 000 (_ 10,8 p. 100), Philadelphie 261 000 (_ 13,4 p. 100), Detroit (qui compte 63 p. 100 de Noirs) 310 000 (_ 20,5 p. 100), au profit d’autres régions, mais aussi au profit des banlieues et zones rurales de leur propre environnement.

Les moyens de communication

Dans un territoire aussi vaste et aussi récemment colonisé, les moyens de communication ont souvent contribué au peuplement. Les voies d’eau puis les chemins de fer ont joué, à cet égard, un rôle considérable. Le développement s’est fait en trois étapes: depuis la conquête jusqu’au début du XIXe siècle, le petit nombre des habitants, localisés essentiellement dans l’Est et le Sud-Est, la faiblesse des moyens techniques ont provoqué une organisation purement empirique, surtout celle des voies d’eau et des pistes traditionnelles des Indiens. Après 1830 débute l’ère des chemins de fer, qui a duré presque un siècle. Au lendemain de la Première Guerre mondiale, les progrès techniques se sont traduits par l’utilisation de plus en plus importante de l’automobile, donc des routes, et de l’aviation, par les transformations importantes des voies d’eau et par une régression marquée des transports ferroviaires. Les voies d’eau comprennent de nombreuses artères naturellement navigables: le Mississippi et ses affluents, à eux seuls, forment un réseau de plus de 6 000 km. Actuellement, on compte trois ensembles. Le système du Mississippi est exploité depuis fort longtemps et a été développé par la régularisation des chenaux de l’Ohio et du Missouri, par la construction de canaux de jonction comme celui de  l’Ohio au lac Érié, et par l’aménagement systématique de certaines artères comme le Tennessee. Le système des canaux intérieurs permet d’aller de Pittsburgh ou de Minneapolis à La Nouvelle-Orléans; il permet également d’atteindre Chicago et le lac Michigan. Les Grands Lacs forment une unité navigable remarquable, disposant d’une flotte de 650 bâtiments ayant une capacité globale de transport de près de 8 millions de tonnes et effectuant le tiers de la navigation intérieure des États-Unis. Les principaux produits transportés sont les minerais dans le sens amont-aval, le charbon en sens contraire, le fondant calcaire pour la métallurgie, les céréales, les produits pétroliers. Chicago domine ce trafic avec cinq ports sur le lac Michigan et deux sur les voies intérieures vers le Mississippi (trafic global: 70 Mt). Les Grands Lacs ont deux exutoires vers l’Atlantique, l’un par le canal Érié et le chenal de l’Hudson, l’autre par la voie maritime du Saint-Laurent terminée en 1958 (182 km de longueur, profondeur 8,22 m, sept grandes écluses, trafic de 109 Mt). Au total, ces voies navigables intérieures assurent 12 p. 100 environ des transports de marchandises. Les chemins de fer furent les agents de la conquête de l’Ouest. La première voie ferrée fut construite à Philadelphie en 1831. C’est à partir de 1850 que progressent les voies vers l’ouest au-delà de Chicago. Actuellement les lignes transcontinentales partent de New York, Philadelphie, Milwaukee, La Nouvelle-Orléans, et se terminent à Seattle, Portland, San Francisco et Los Angeles; les principaux carrefours intérieurs sont Chicago, Saint Paul-Minneapolis, Saint Louis, Kansas City et Dallas. Le peuplement, grâce à une politique de lotissements attribués aux compagnies de chemin de fer, a fidèlement suivi la progression des grandes lignes, provoquant une mise en valeur du territoire. Le Dakota avait 4 000 habitants en 1850 et 1 600 000 en 1906; Winnipeg, carrefour de la Prairie, 241 habitants en 1871 et 130 000 en 1911. Pourtant, le chemin de fer a connu une régression générale, et la plupart des petites lignes secondaires ont été fermées. Actuellement, le développement de la production et de l’exportation du charbon peut donner un nouvel essor aux transports ferroviaires (ils représentent environ 40 p. 100 du trafic marchandises), ainsi qu’aux voies d’eau intérieures.

C’est surtout depuis 1920 que le développement routier a pris un essor considérable et, depuis 1956, un vaste programme d’autoroutes a été exécuté. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, on a construit la fameuse route Panaméricaine qui part de l’Alaska, traverse tout l’Ouest canadien, l’ouest des États-Unis et se prolonge à travers le Mexique vers l’hémisphère Sud. Tout comme les voies ferrées, il existe des routes transcontinentales. Un réseau autoroutier de 70 000 kilomètres relie entre elles les vingt-quatre plus grandes agglomérations. 110 millions de véhicules parcourent plus de 6 millions de kilomètres de routes actuellement en service. Les transports publics à longue distance sont assurés par des autocars confortables (Greyhound Lines). Un parc de 32 millions de camions effectue le quart des transports interurbains de marchandises. Pourtant, le problème énergétique a conduit à prendre des mesures contre l’automobile, qui absorbait, en 1980, 45 p. 100 de la consommation totale des produits pétroliers: un véhicule pour 1,9 habitant, effectuant 15 300 kilomètres par an (en Europe: 1 pour 4 et 6 300 km). Enfin, le haut niveau de vie de la population et l’énormité des distances ont favorisé le développement de l’aviation: chaque ville a son aéroport et les compagnies de navigation intérieure transportent plus de 200 millions de passagers par an (soit 10 p. 100 du trafic), tandis que se multiplient les avions-cargos pour le fret. Il faut aussi signaler l’importance des transports des marchandises par canalisations souterraines: la majeure partie du pétrole et du gaz naturel produits dans le Sud intérieur est transporté soit dans les ports et les raffineries de la côte du Golfe, soit dans les villes de la bordure des lacs du Centre-Est atlantique et même plus récemment de la côte pacifique. Plus de 400 000 km de canalisations souterraines (pipe-lines) permettent d’assurer ces transports. En 1977 a été achevé le Transalaskien, long de 1 300 kilomètres, depuis le gisement de pétrole de la baie de Prudhoe jusqu’à Valdez.

L’agriculture

L’organisation générale

L’agriculture occupait, en 1960, 8 p. 100 de la population active et 4 p. 100 en 1980 et elle entre pour 3 p. 100 environ dans la formation du P.N.B. Toutefois, le secteur aval, l’industrie agro-alimentaire, est le premier secteur industriel du pays (15 p. 100 du P.N.B.). En incluant le secteur amont, cela représente l’emploi de plus de 20 millions de personnes. En outre, le poids des exportations agricoles est considérable: 40 millions de dollars en 1980, record jamais atteint. Elles représentent 43 p. 100 du commerce mondial du blé, 65 p. 100 de celui des céréales fourragères et 55 p. 100 de celui des oléagineux (88 p. 100 pour le soja). Aussi les surfaces réservées à l’exportation se sont-elles considérablement étendues: moins de 20 p. 100 de la surface agricole cultivée en 1959, plus de 30 p. 100 actuellement; un hectare sur trois est donc destiné aux consommateurs étrangers. La production agricole a augmenté en moyenne de 2,2 p. 100 par an depuis 1960. Par sa masse, elle surpasse celle de n’importe quel pays. Les fermiers américains fournissent 14,5 p. 100 de la récolte mondiale de blé, 46,1 p. 100 de celle de maïs, 56,3 p. 100 de celle de soja, 26,7 p. 100 pour les agrumes. Ils totalisent également 22 p. 100 de la production de viande, 7 p. 100 du lait, 15 p. 100 des poulets, 27 p. 100 des œufs, 17 p. 100 du coton, 8 p. 100 du sucre. On compte 180 millions d’hectares de terres cultivées, surface à peu près constante depuis plus de quarante ans; les prairies couvrent 332 Mha, un tiers seulement sont encloses et bien entretenues; leur surface a diminué d’environ 15 p. 100 depuis le début du siècle. Enfin, 196 Mha sont occupés par des forêts. La taille des exploitations, surtout dans les Grandes Plaines ou sur les hauts plateaux de l’Ouest, est considérable. Plus de 65 p. 100 du sol cultivable est exploité par des fermes de plus de 100 ha. Dans l’Arizona, la taille moyenne atteint 3 250 ha et, dans le Nevada, 2 500 ha, alors qu’elle n’est que de 240 ha en Californie et de 50 ha dans le New Jersey. Depuis un siècle et demi, les surfaces mises en culture par les fermiers ont sans cesse augmenté, passant de 120 Mha en 1848 à plus de 450 actuellement: cela est dû à l’occupation et à la distribution des nouvelles terres de l’Ouest, à la distribution de fermes prélevées sur le domaine public et au développement de l’irrigation dans les terres arides de l’Ouest. On compte actuellement 12 p. 100 des surfaces cultivées qui sont irriguées. L’exploitation a été pendant longtemps extensive, mais la mécanisation a toujours été très développée: McCormick fabriqua sa fameuse moissonneuse avant la guerre de Sécession. Dès 1880, les quatre cinquièmes de la récolte de blé étaient moissonnés mécaniquement. Les progrès ne se sont jamais arrêtés. On comptait 1 000 tracteurs en 1910, 3 500 000 en 1949; il y en avait 4 800 000 en 1980. Il existe aussi des machines capables de faire n’importe quelle opération culturale, par exemple la récolte électronique des tomates mûres. Cette mécanisation extrême a permis de libérer l’homme de la terre et de rendre moins pénible le travail agricole.

À ces traits permanents il faut ajouter des caractéristiques plus récentes. Le souci de conservation est apparu vers 1933. Devant les effets cruels de l’érosion des sols par les pluies violentes tombant sur des terres nues, un programme a été élaboré (labours suivant les courbes de niveau, plantation systématique d’une couverture protectrice du sol). Le point le plus remarquable de ce programme a été réalisé dans la vallée du Tennessee par la fameuse T.V.A. (Tennessee Valley Authority) qui, depuis le début des opérations en 1935, a pris le contrôle aussi bien de la régularisation du cours des fleuves que de la production d’hydroélectricité, de l’amélioration des techniques agricoles, du développement de l’industrialisation et de l’organisation d’espaces de loisirs recherchés et réputés. D’autre part, les Américains se soucient maintenant beaucoup plus de productivité dans le domaine agricole et le stade intensif est atteint dans bien des domaines: les rendements agricoles ont plus que doublé depuis 1960; la productivité du travail en agriculture a été multipliée par trois (alors que celle du reste de l’économie ne s’accroissait que de 45 p. 100), et la productivité à l’hectare a augmenté de 50 p. 100. Un agriculteur qui pouvait nourrir huit personnes en 1900, 11 en 1941, peut actuellement en nourrir 59. La consommation d’engrais a fait de gigantesques progrès (elle est égale à 27 p. 100 de la production mondiale). Enfin, la recherche et la vulgarisation agricoles ont joué un rôle fondamental. Il semblerait que le bilan soit excellent. Ce n’est pas tout à fait le cas. L’agriculture des États-Unis se débat dans des difficultés plus graves que jamais. La première est le fléau de la surproduction, qui augmente d’année en année et provoque une énorme accumulation des stocks. L’État a dû intervenir sans cesse pour se débarrasser des excédents agricoles: mesures de limitation de la production par gel des terres, subventions à l’exportation, programme d’aide alimentaire (Food for Peace), qui a représenté certaines années plus de 30 p. 100 des exportations agricoles. 1981 a enregistré les résultats les plus élevés de l’histoire américaine: toutes les grandes productions ont connu des rendements records, ce qui a entraîné un effondrement des cours. Aussi, bien que l’agriculture fût considérée comme une arme stratégique, avec notamment l’embargo sur les céréales à destination de l’U.R.S.S., de janvier 1980 à avril 1981, les États-Unis avaient engagé un important programme de réduction de leur production, le Set-Aside Program, pour favoriser une remontée des cours. Ainsi les terres à céréales ont-elles été gelées à 15 p. 100. Une autre difficulté, qui n’est pas non plus particulière aux États-Unis, est l’insuffisance du revenu agricole qui n’atteint, malgré des efforts multipliés, que les deux tiers de celui des urbains. Il y a actuellement 2 300 000 exploitations agricoles, dont la surface moyenne est de 180 ha. Celles-ci sont de moins en moins nombreuses, mais leur taille ne cesse de croître. 21,6 p. 100 d’entre elles ont un chiffre d’affaires supérieur à 40 000 dollars par an et commercialisent 80 p. 100 des productions agricoles; elles occupent plus de la moitié de la surface cultivée. Parmi elles, 2 p. 100 sont gigantesques, avec un chiffre d’affaires supérieur à 200 000 dollars et 14 p. 100 de la superficie cultivée; elles commercialisent plus du tiers des productions. Le grand propriétaire jouit d’un niveau de vie très élevé: il se comporte souvent comme un véritable industriel. Il loue les services d’entreprises spécialisées pour faire ses récoltes (par exemple dans la Wheat Belt); il s’adresse à des sociétés de conseil pour la gestion; il a la possibilité de prendre des vacances. Au contraire, un million de petites fermes «marginales» ont un chiffre d’affaires inférieur à 5 000 dollars et fournissent moins de 5 p. 100 de la production commercialisée. Elles correspondent à une activité de subsistance ou à temps partiel. Le part-farming pour les agriculteurs est en effet en plein développement. La moitié environ de leurs revenus ne provient pas de leur exploitation. Ces petits exploitants se lient de plus en plus par contrat à ceux qui achètent leur production, ou s’unissent en coopératives. Cette évolution est particulièrement sensible dans l’élevage. Ces exploitations – grandes ou petites – qui sont de type familial, sont menacées par le développement des sociétés anonymes non familiales (les 2 000 plus importantes réalisent déjà 4 p. 100 des ventes agricoles). La surproduction a également pour conséquence d’entraîner une chute des revenus agricoles. Ceux-ci sont actuellement à leur niveau le plus bas depuis la grande crise de 1929; ils ont diminué de moitié depuis 1973. L’endettement des fermiers progresse: au début de 1982, il atteignait 200 milliards de dollars, soit un doublement au cours de la décennie. La politique traditionnelle de soutien des prix (céréales), qui semble devoir être progressivement abandonnée, augmente encore les difficultés. À cela s’ajoute la hausse des coûts de production qui découle de la crise de l’énergie. Les mouvements de consommateurs et d’écologistes, très puissants, réclament de plus en plus des aliments de meilleure qualité, plus naturels, ce qui contribue également à accroître les coûts.

Principales productions

Les nouvelles tendances de l’agriculture se traduisent par une atténuation de l’importance des belts qui caractérisaient la répartition traditionnelle des cultures aux États-Unis: la correspondance entre certaines données climatiques et certaines dominantes de production agricole (Corn Belt, Cotton Belt...) s’affaiblit, en raison de la diversification des cultures sur le même espace. Le blé occupe une place relativement beaucoup moins importante qu’en Europe: environ 26 millions d’hectares, principalement dans la Wheat Belt traditionnelle (Kansas, Oklahoma, Nebraska, Texas), depuis plus de cinquante ans. Sa production annuelle oscille autour de 60 millions de tonnes suivant l’humidité. Le rendement a fortement augmenté: autour de 25 quintaux à l’hectare contre 8,8 entre 1931 et 1940. Les deux tiers de la production sont exportés. Le maïs est la plus importante céréale des États-Unis. Sa production est égale à 2,5 fois celle du blé (plus de 200 millions de tonnes en 1990). La superficie a tendance à augmenter: elle varie entre 23 et 30 millions d’hectares et la production a plus que doublé depuis la Seconde Guerre mondiale: les rendements sont passés de 14 quintaux à l’hectare au cours des années trente à environ 50 à la fin des années 1980. Ces résultats ont été acquis grâce à la mise au point de maïs hybride et de variétés de plus en plus précoces, qui ont permis son extension dans les régions très éloignées du domaine originel (la Corn Belt). Cette céréale se place au premier rang dans le revenu agricole des États-Unis. Elle figure au palmarès d’un grand nombre d’États: Iowa, Illinois, Indiana, qui ont plus de 35 p. 100 de leur surface cultivée consacrée au maïs et assurent 46,8 p. 100 de la production nationale. Mais la monoculture d’autrefois a laissé la place à l’assolement avec le soja. Pour 38 p. 100, la récolte est consommée sur place dans les fermes d’élevage de bovins et de porcs. 30 p. 100 sont exportés et la concurrence est forte sur le marché mondial, comme en témoignent les difficultés des négociations du G.A.T.T. Parmi les autres céréales, il faut noter le riz, dont la production a presque quintuplé depuis 1950 (7 Mt en 1991), grâce à l’accroissement des surfaces (Californie, Arkansas, Louisiane et Texas produisant chacun 22 à 23 p. 100 du total). L’orge (10 Mt) est en expansion dans le Dakota du Nord, la Californie et le Montana ; l’avoine (3,5 Mt) est en diminution constante: la production actuelle est la moitié de celle de 1970. On la trouve surtout dans les grandes régions d’élevage du Centre. Dans l’ensemble, les céréales assurent 20 p. 100 du revenu agricole total.

La croissance la plus spectaculaire a été celle du soja. Ses débuts économiques datent de 1952, avec le tourteau de soja destiné aux animaux (10 Mt). Depuis, la production a sextuplé (52 303 000 t en 1990) et s’est ensuite un peu ralentie. La croissance a été liée plus à l’extension des surfaces qu’à l’augmentation du rendement. Le soja s’est d’abord développé dans la Corn Belt, en assolement avec le maïs (un tiers de la surface en soja, deux tiers en maïs dans l’Illinois, l’Indiana et l’Iowa, représentant 37,2 p. 100 de la production nationale), puis a gagné le Sud (delta du Mississippi) et l’Est, qui assurent maintenant 40 p. 100 de la production. Son prix, plus rémunérateur que celui du maïs, explique son développement (entre 1965 et 1980, augmentation du prix de 100 p. 100 pour le soja contre 64 p. 100 pour le maïs). Plus de la moitié de la production est exportée et répond à une demande en pleine expansion. Des progrès intéressants sont réalisés par une nouvelle plante oléagineuse: le tournesol. Les États-Unis en sont depuis 1978 le deuxième producteur mondial (2,7 Mt en 1980). Parmi les autres cultures importantes, le tabac couvre près de 500 000 ha et, malgré une diminution des surfaces d’un quart environ, la production a doublé par rapport à 1938 (804 000 t): la Virginie, les Carolines, le Kentucky sont les principaux États producteurs pour la quantité. Le coton, victime de la concurrence de la production cotonnière de nombreux pays du Tiers Monde et du développement des fibres artificielles et synthétiques, a subi un recul important depuis le début de la Seconde Guerre mondiale. Mais, grâce à l’accroissement des rendements, la production a recommencé à augmenter depuis 1975 de 50 p. 100: plus de 6 millions de tonnes pour le coton-graine, et plus de 4 millions pour le coton-fibre en 1991. Les États-Unis assurent 27 p. 100 de l’exportation mondiale. La culture décline dans la Cotton Belt. Le coton est de plus en plus associé aux céréales et aux plantes fourragères. Grâce à l’irrigation, il s’est développé vers l’ouest. Les grandes exploitations, qui avaient transformé le Vieux Sud traditionnel de l’Atlantique au Texas, constituent maintenant une bande qui s’étend jusqu’au Pacifique. Le Texas domine toujours, suivi de la Californie et du Mississippi. Cependant, le caractère «social» de la culture cotonnière n’a pas entièrement disparu: dans l’Ouest, elle est mécanisée; dans le Sud, une grande partie de la main-d’œuvre est encore fournie par des Noirs, y compris des enfants; les salaires sont faibles, et les excédents de production qui, dans le passé, avaient grandement affecté le marché, sont toujours d’actualité et entraînent une baisse des cours (1981). Pour soutenir les prix, les États-Unis ont réduit de 2,2 p. 100 la surface de leurs plantations. Parmi les autres grandes productions, on peut citer la betterave à sucre (25 563 000 tonnes en 1991, en progrès d’un quart depuis 1975), cultivée dans les Grandes Plaines. La canne à sucre (28,1 Mt, production en hausse) est l’apanage du Sud (Floride, Louisiane). Les légumes et fruits assurent 10 p. 100 du revenu agricole total, surtout grâce à la Californie. Cet État est le premier pour les revenus de l’agriculture. La Floride est aussi un gros producteur de légumes et de fruits, mais surtout d’agrumes (les États-Unis sont les seconds producteurs mondiaux avec 10,2 millions de tonnes, et au second rang après le Brésil, avec 14 p. 100 du total mondial). On trouve également beaucoup de cultures de légumes et de fruits dans des régions particulièrement favorisées au bord des Grands Lacs (est du lac Michigan, sud des lacs Érié et Ontario, bord des lacs Finger) ou dans les banlieues maraîchères des villes, particulièrement développées dans le Centre atlantique (8 p. 100 de ces cultures). L’élevage fournit 55 p. 100 des revenus de l’agriculture. Le troupeau de bovins, après avoir connu une augmentation régulière, a diminué depuis 1975. Il a atteint 99 millions de têtes en 1991. Les animaux élevés pour la viande sont de plus en plus nombreux (85 p. 100 du total), tandis que le nombre des vaches laitières a fortement reculé en raison de l’accroissement de leur productivité. Le troupeau de porcs, après une croissance continue, a commencé à diminuer (54 millions de tonnes en 1991). Le nombre des moutons diminue rapidement et constamment (11 millions de têtes), soit moins du tiers du total enregistré après la Seconde Guerre mondiale. En tout cas, quelle que soit l’évolution quantitative, l’amélioration de la qualité est générale. La viande (près de 30 Mt en 1991) – production trois fois et demie supérieure à celle de 1938, mais qui reste cependant inférieure à la demande – se classe en tête pour le revenu dû au troupeau (34 p. 100 du revenu agricole total), puis viennent les produits laitiers (la production laitière est excédentaire). L’élevage d’embouche pour les bovins est réalisé dans des feedlots, immenses parcs en plein air. La production n’est jamais régulière et comporte des risques financiers (le prix de la viande n’est pas garanti). Les revenus du bétail sont également en tête dans pratiquement tous les États du Sud (Texas) et de l’Ouest intérieur (Ranching). L’élevage du porc est plus rentable. La Corn Belt assure les deux tiers de la production, particulièrement l’Iowa (un quart à lui seul) et l’Illinois. Les moutons sont plus nombreux dans les montagnes de l’Ouest et dans leur bordure. La zone la plus riche de la production laitière, la Dairy Belt, coïncide sensiblement avec la grande zone industrielle du Nord-Est, qui va des Grands Lacs à la côte du Centre atlantique. L’élevage des volailles connaît un très grand développement: les poulets industriels sont la principale ressource agricole des États de la Delaware, du Maryland et de la Georgie.

L’industrie

Les États-Unis sont la première puissance industrielle du monde et fournissent le quart de la production mondiale; leur suprématie est incontestée, aussi bien en ce qui concerne la valeur et la quantité de la production que l’importance de la mécanisation, la productivité individuelle, les capitaux investis ou la richesse en sources d’énergie. Le palmarès serait fastidieux à énumérer: premiers pour la production énergétique, les États-Unis viennent également en tête pour celle de l’aluminium (22,5 p. 100 du total mondial), de l’industrie aéronautique et aérospatiale (65 p. 100), de l’informatique (30 p. 100 du marché mondial), de l’industrie textile (20 p. 100 de la production mondiale), du caoutchouc et des matières plastiques. En «équivalent tonnes de charbon», ils consomment deux fois et demie plus d’énergie que l’ex-U.R.S.S. et deux fois plus que la république fédérale d’Allemagne. Dans le revenu national brut, l’industrie fournit 24 p. 100, les mines 1,5 p. 100, la construction 5 p. 100, soit au total 30,5 p. 100. Cependant, la part de l’industrie a reculé, puisqu’elle atteignait seule 31 p. 100 en 1954. Ce secteur est maintenant passé au deuxième rang dans une économie où les travailleurs du secteur tertiaire forment 66 p. 100 de la population active, témoignant d’un stade d’évolution remarquable. C’est la civilisation postindustrielle. En effet, sur trente millions d’emplois créés depuis le début des années cinquante, 10 p. 100 seulement l’ont été dans l’industrie. La productivité du secteur industriel reste toutefois plus forte et croît plus rapidement que celle du secteur tertiaire.

Caractéristiques de la vie industrielle

L’industrie des États-Unis n’est pas seulement massive, elle est également extrêmement variée. La construction de machines (sauf les machines électriques) se classe au premier rang avec 10,6 p. 100 des effectifs employés, devant la construction du matériel de transport et les industries de la chimie et du caoutchouc (9 p. 100 chacune), les constructions électriques et électroniques (8,8 p. 100), la métallurgie de transformation (7,9 p. 100), les industries alimentaires (7,7 p. 100), l’habillement (6,8 p. 100), la métallurgie lourde (5,7 p. 100), l’imprimerie et l’édition (5,6 p. 100). Le classement des différents secteurs varie suivant l’époque. On enregistre une forte progression des industries de la chimie et du caoutchouc, ainsi que des constructions électriques et électroniques. De 1953 à 1974, ces deux secteurs ont connu une progression plus forte que l’industrie dans son ensemble (60 p. 100 pour les équipements électriques et électroniques, près du double pour les industries chimiques). Progression également de la métallurgie de transformation. Au contraire, des régressions ont été marquées dans la métallurgie lourde et, surtout, dans les textiles: la sidérurgie employait 7,2 p. 100 de la main-d’œuvre dans les années soixante contre 1,6 p. 100 en 1980; les effectifs de l’industrie textile, qui sont parmi les moins payés des ouvriers des États-Unis, ont diminué d’un tiers depuis 1947. La confection, au contraire, se maintient. Si, pour l’ensemble du pays, l’industrie emploie 30,2 p. 100 de la population active, elle dépasse largement cette proportion dans quelques zones de forte concentration: les grandes villes du Centre atlantique, la région des Grands Lacs et leurs bordures méridionales (plus de 40 p. 100), le long du Piémont appalachien, au sud-ouest des Appalaches, le bassin du Tennessee. Cette région industrielle déjà ancienne a été nommée par certains auteurs l’Industrial Belt, par analogie avec les zones agricoles; on la nomme aussi la Snow Belt. Mais la concurrence est vive avec la nouvelle industrialisation qui se développe irrésistiblement dans le Sud et l’Ouest du pays: c’est la Sun Belt, qui dote d’un essor récent, moderne et puissant le Texas, mais aussi la Louisiane et la Floride et, sur le Pacifique, la Californie. La puissance du développement industriel a été assurée, en particulier, par la généralisation rapide de l’application des méthodes nouvelles et le dynamisme de la recherche et de la découverte: c’est aux États-Unis qu’on applique la spécialisation, la rationalisation et la standardisation extrêmes qui permettent d’abaisser considérablement les prix de production, ainsi que le travail à la chaîne et l’automation massive. Les ouvriers, souvent non qualifiés, n’ont qu’un simple geste à faire; au contraire, les techniciens et les spécialistes sont très nombreux, les laboratoires de recherche sont actifs et dotés de moyens puissants. La publicité fait immédiatement passer toute nouvelle découverte dans le domaine public. L’intégration des grandes firmes, aussi bien horizontale que verticale, est remarquable. La concentration est de plus en plus poussée: le nombre moyen de salariés par établissement est passé de 24 en 1909 à plus de 40; les quatre principales sociétés de chaque spécialité fournissent généralement environ 80 p. 100 de la production (trois sociétés couvrent 95 p. 100 du marché de l’automobile, 75 p. 100 de celui de l’aluminium). L’importance de ces firmes est telle qu’elle oblige les autres soit à disparaître, soit à s’unir à  leur tour. Un des aspects nouveaux de la politique de concentration conduit au «conglomérat»: diversification des activités, aussi bien dans le domaine industriel que dans celui des services. General Motors réalise ainsi plus de la moitié de son chiffre d’affaires hors de l’automobile. Les conglomérats sont souvent des multinationales, contrôlant des établissements et des filiales répartis dans le monde entier. Dans l’informatique, I.B.M. détient la moitié du marché mondial des matériels informatiques et le monopole de certains gros ordinateurs. Son chiffre d’affaires est égal à celui des dix autres premiers fabricants mondiaux. Par le chiffre des ventes, les huit premières sociétés américaines se classent ainsi: Exxon, Mobil, General Motors, Texaco, Standard Oil of California, Ford, Gulf Oil et I.B.M.

Pourtant, il serait faux de croire que l’industrie des États-Unis n’a pas aussi ses difficultés. Tout d’abord sa croissance n’est pas régulière. Le marasme qui s’est déclenché aux États-Unis en 1929, après la grande crise économique mondiale, a été dramatique. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, on assiste à une série de cycles. Entre 1945 et 1960, s’il n’y a pas eu de récessions majeures, il a fallu sept ans pour retrouver les records antérieurs de production. La crise de 1974 a considérablement ralenti la croissance économique. La part de la production mondiale, qui était de 40 p. 100 il y a trente ans, est tombée à 25 p. 100. De même, la part dans les exportations manufacturières mondiales est passée de 30 p. 100 à 17 p. 100. Sur le marché intérieur lui-même, les entreprises sont concurrencées, et leur part a reculé de 98 p. 100 en 1960 à 93 p. 100 en 1980 pour les produits manufacturés. Certains secteurs ont été particulièrement attaqués: l’automobile, l’électronique, les machines-outils, l’équipement textile. Pendant un certain temps, les entreprises des États-Unis ont peu investi, ce qui a entraîné une modernisation insuffisante. La productivité, qui reste cependant la plus élevée du monde, a connu une croissance très ralentie. Actuellement, la récession se poursuit, et la crise touche surtout la sidérurgie, l’aluminium, le textile et l’automobile. Dans la sidérurgie et l’automobile, la production a beaucoup diminué, et les usines ne fonctionnent qu’à la moitié de leur capacité. Les effectifs de l’industrie automobile et de ses sous-traitants ont été réduits de 2 800 000 personnes en 1978 à 965 000 en 1986. Le taux national de chômage a atteint 7 p. 100, et il est particulièrement élevé chez les jeunes Noirs et parmi les autres minorités. Le problème énergétique existe lui aussi. Si les États-Unis sont bien le premier producteur, avec presque un quart de l’énergie mondiale, ils sont aussi le premier consommateur (presque un tiers de l’énergie consommée dans le monde). Le problème est essentiellement pétrolier: les États-Unis importent 40 p. 100 du pétrole qu’ils consomment, soit presque l’équivalent de la production de l’Arabie Saoudite. En 1977, le président Carter lança un plan pour freiner la consommation des produits pétroliers et développer l’utilisation des autres sources d’énergie, en particulier le charbon. La lutte contre le gaspillage a donné de bons résultats (baisse de 6 à 7 p. 100 de la consommation). Le gouvernement Reagan, quant à lui, a mis l’accent sur le nucléaire et la recherche pétrolière. L’évolution actuelle de l’économie américaine provoque de sérieuses disparités interrégionales. Les industries manufacturières traditionnelles en déclin se trouvent principalement situées dans le Nord-Est et le Centre-Ouest; en revanche, celles qui connaissent le taux de croissance le plus élevé, dans les technologies de pointe et dans le secteur de l’énergie, sont concentrées dans l’Ouest et le Sud. Depuis les années soixante-dix, tandis que l’emploi dans l’industrie reculait dans le Nord-Est et le Centre-Ouest, il progressait de 25 p. 100 dans le Sud et l’Ouest. Ces derniers connaissaient également une croissance des investissements deux fois et demie plus rapide, et une progression des revenus deux fois supérieure. Ainsi, les vieilles régions industrialisées du Centre-Est atlantique et de la bordure des Grands Lacs connaissent de plus en plus de problèmes sociaux (taux de chômage élevé: 16,6 p. 100 à Detroit) et politiques. Au contraire, la Californie, la Floride, la Caroline du Nord, la Virginie, le Texas, la Louisiane sont en pleine expansion. Ces États accueillent les industries de pointe. La Californie compte 29,4 p. 100 d’emplois de haute technologie, contre 0,3 p. 100 dans le Michigan ou 6 p. 100 dans l’Ohio (moyenne nationale: 12,7 p. 100). La proportion d’ingénieurs et de chercheurs au sein de ces emplois est deux fois supérieure à la moyenne, ainsi que les salaires payés. Les «parcs scientifiques», où se concentrent de nombreuses entreprises autour d’un centre de recherche universitaire, se multiplient. Ainsi les disparités interrégionales vont-elles se trouver encore plus accusées au cours des dix prochaines années, consacrant la suprématie de la Sun Belt.

Charbon, pétrole, électricité

Un des atouts majeurs de la puissance américaine est constitué par un potentiel énergétique considérable. Pour le charbon, ils sont les deuxièmes producteurs mondiaux (24 p. 100) derrière la Chine et avant l’ex-U.R.S.S. Ils disposent du quart des réserves. La production a atteint 821 Mt en 1991, et elle est en augmentation rapide depuis 1960. Les conditions de gisement sont généralement bonnes: une part importante peut être exploitée à ciel ouvert, aussi les rendements sont-ils élevés (rendement par jour de travail et par mineur: 17 t) et les coûts relativement bas. Les quatre cinquièmes de la production sont fournis par les bassins de la région orientale, centrée sur les Appalaches (45 p. 100 des réserves); la production d’anthracite de Pennsylvanie orientale a considérablement diminué; le bassin appalachien occidental se subdivise en un bassin nord (région de Pittsburgh) et un bassin sud (Virginie occidentale et Tennessee), qui fournissent la moitié du charbon produit par les États-Unis et disposent du quart des réserves environ. Dans le Centre, d’énormes étendues de charbon bitumineux, du bord méridional des Grands Lacs jusqu’au nord du Texas, fournissent 30 p. 100 du charbon (20 p. 100 des réserves). Au nord des Grandes Plaines, des gisements de charbon et de lignite s’étendent dans le Montana, le Wyoming et le Dakota du Nord (20 p. 100 de la production, 35 p. 100 des réserves). Dans la région des montagnes Rocheuses, de nombreux gisements de qualité très variée sont peu exploités (2 p. 100 de la production). Depuis quelques années, un renouveau de la production charbonnière se manifeste: les sociétés pétrolières elles-mêmes ont investi dans le charbon. Elles assurent 21 p. 100 de la production et possèdent le quart des réserves. Si l’utilisation du charbon comme source d’énergie industrielle a fortement diminué depuis le début du siècle (70 p. 100 du total en 1900, 34 p. 100 en 1952, 24 p. 100 en 1991), la part du pétrole et du gaz naturel s’est considérablement accrue, passant aux mêmes dates de 5 p. 100 à 30 p. 100 et à 74 p. 100. La production pétrolière, qui était de 164 Mt en 1968, a atteint 420 Mt en 1991 (soit 13,3 p. 100 de la production mondiale), mais elle plafonne depuis 1970 (475 Mt). Les réserves sont faibles (5,6 p. 100 du total mondial). La capacité de raffinage est la première du monde (766 Mt, 20,6 p. 100 du total mondial). Cette production est caractérisée par le gigantisme des sociétés financières qui la dominent: les majors, qui sont des compagnies intégrées s’occupant tout à la fois de la recherche, de la production, du transport, du raffinage, de la distribution et de la pétrochimie. Les plus puissantes de toutes sont l’Exxon, Mobil et Texaco. Leur activité s’exerce à la fois sur le territoire américain et à l’étranger. Les grands gisements de gaz et de pétrole sont très voisins et parfois des gisements charbonniers les recouvrent. Celui du nord-est de la bordure des Appalaches est actuellement presque épuisé; dans le Centre-Est, seul l’Illinois a encore une production significative. Dans le Centre, de vastes gisements s’étendent sur le Kansas, l’Oklahoma, l’Arkansas, ils assurent 29 p. 100 de la production (40 p. 100 des réserves). Le golfe du Mexique est la première région productrice des États-Unis: elle s’étend depuis la frontière avec le Mexique jusqu’au delta du Mississippi et se prolonge sous la mer (44 p. 100 de la production et 30 p. 100 des réserves). Le Texas est le premier État producteur (36 p. 100 de la production), la Louisiane, le troisième (8 p. 100). Dans les montagnes Rocheuses, une série de petits champs sont éparpillés (11 p. 100 de la production), mais on retrouve un bassin très important en Californie (également 11 p. 100). Récemment a été mis en exploitation le pétrole de l’Alaska, ce qui a nécessité la construction d’un oléoduc de 1 300 km, depuis la baie de Prudhoe, au nord de l’État, jusqu’au port de Valdez. On fonde beaucoup d’espoir sur les schistes bitumineux des montagnes Rocheuses, qui renferment des quantités impressionnantes de pétrole. Des canalisations transportent la plus grande partie du pétrole et du gaz vers Chicago et Saint Louis, vers New York et Philadelphie et vers les raffineries de pétrole de la côte du Golfe et de Californie. La production de gaz naturel a connu une très forte expansion jusqu’en 1970 (67 milliards de mètres cubes en 1938, 620 en 1970). Depuis, elle tend à diminuer. Cependant, avec 505 milliards de mètres cubes en 1991, les États-Unis passent au troisième rang mondial (23,5 p. 100). Les principaux États producteurs sont le Texas, la Louisiane et l’Oklahoma, qui disposent de 91 p. 100 des réserves, et la Californie. La production d’électricité a également suivi une courbe brillamment ascendante: 142 milliards de kilowattheures en 1938 (dont un tiers d’hydraulique); 2 824 milliards de kilowattheures en 1991 (dont 9 p. 100 seulement d’hydraulique). Cette diminution de la quantité d’électricité hydraulique a eu lieu malgré la construction de grands barrages impressionnants, mais les États-Unis n’utilisent guère qu’un quart de leur potentiel hydro-électrique. Ils occupent cependant le premier rang mondial. La Californie offre un remarquable exemple d’équilibre entre l’électricité thermique et l’électricité hydraulique. Les grandes centrales thermiques se trouvent soit au voisinage des importants bassins charbonniers et des gisements pétroliers, soit près des grandes villes consommatrices. En Californie, le gaz naturel fournit 40 p. 100 de l’électricité. Quatre grands complexes ont été aménagés et donnent environ 60 p. 100 de la production hydraulique: les Grands Lacs et le Saint-Laurent, le bassin de l’Ohio et la vallée du Tennessee, le système du Colorado, le bassin de la Columbia et le Missouri. L’électricité produite à partir de l’énergie atomique atteint plus du double du niveau de production de l’hydraulique (649 milliards de kilowattheures); elle a connu des progrès considérables depuis 1970 (décuplement); plus de 30 p. 100 de la puissance installée dans le monde est américaine. Il existe 74 centrales en fonctionnement, localisées dans les régions consommatrices et au bord de l’eau (côte atlantique, Grands Lacs). On hésite sur la suite des programmes pour des raisons de sécurité.

Les autres ressources minières

Mais les réserves du sous-sol des États-Unis ne sont pas seulement importantes en ce qui concerne les combustibles. Beaucoup d’autres richesses minières sont exploitées: les États-Unis fournissent 15 p. 100 du cuivre et du plomb, 11 p. 100 du fer, 9 p. 100 de l’argent, 6 p. 100 du zinc, 2,5 p. 100 de l’or, 59 p. 100 du molybdène, 37 p. 100 des phosphates, 20 p. 100 du soufre, ainsi qu’une forte proportion de l’uranium de la planète. Les États-Unis ont produit jusqu’à la moitié du minerai de fer mondial en 1946; mais, avec 33 308 000 t en 1991, ils ne se classent plus qu’au cinquième rang derrière l’U.R.S.S., l’Australie, le Brésil et la Chine. Les principaux gisements sont situés à l’ouest et au nord-ouest du lac Supérieur (80 p. 100 de l’extraction), mais les meilleurs minerais sont en voie d’épuisement et ceux que l’on exploite actuellement sont beaucoup moins riches; une partie du minerai de fer traverse la frontière et vient du Canada. Dans le Sud-Est (6 p. 100), le gisement de l’Alabama alimente la métallurgie de Birmingham; les montagnes de l’Ouest, avec des gisements dispersés, fournissent environ 10 p. 100 de la production en minerai de bonne qualité mais éloigné de tout grand centre métallurgique. On enregistre un certain progrès du minerai de cuivre. Avec une production de 1 635 000 t en 1990, les États-Unis restent le premier producteur mondial (surtout dans l’Arizona et l’Utah: 90 p. 100 de la production), mais il leur faut importer du minerai chilien. Les montagnes de l’Ouest sont les principales productrices de zinc (547 000 t) et de plomb (462 800 t). On extrait aussi ces deux minerais, associés au cuivre et à l’argent, dans le Missouri, l’Oklahoma et le Kansas. On extrait également du titane, du vanadium (Colorado et Utah), du molybdène (en croissance dans le Colorado), du tungstène (Californie). Forte baisse de l’uranium (3 000 t en 1990) dans le Colorado, l’Utah, le Nouveau-Mexique: les États-Unis disposent de 40 p. 100 des réserves mondiales. Citons encore le lithium (premier rang pour les réserves), le manganèse (Arizona, Nevada). La bauxite n’occupe pas une place importante (3 p. 100 des réserves mondiales, 495 000 t produites en 1990). On l’exploite dans l’Arkansas, dans l’Alabama. Il est nécessaire d’en importer de grandes quantités, notamment de Jamaïque. On a découvert récemment d’importantes réserves de nickel, de cobalt, de chrome à la frontière de l’Oregon et de la Californie, qui donnent aux États-Unis leur indépendance à l’égard de l’étranger. Parmi les richesses non métallurgiques, les gisements de phosphates de Floride fournissent 37 p. 100 de la production mondiale et sont utilisés pour fabriquer des superphosphates; la production a triplé depuis 1960. Il existe également des sels potassiques (9 p. 100 de la production mondiale, surtout dans le Nouveau-Mexique), du soufre (20 p. 100 de la production mondiale) et du sel, exploités sur la côte de Louisiane et du Texas. Enfin, les matériaux de construction abondent, notamment des calcaires à ciment (premier rang mondial).

Les principales industries

La métallurgie lourde du fer est en net déclin: industrie de base, elle n’emploie que 1,6 p. 100 de la main-d’œuvre. Elle a produit, en 1991, 44 millions de tonnes de fonte, soit moitié moins qu’en 1974, et 79 millions de tonnes d’acier, c’est-à-dire 11 p. 100 du total mondial contre 25 p. 100 vingt ans plus tôt. En effet, on assiste depuis 1974 à une baisse de la production et à un accroissement important des importations (plus de 15 p. 100 du marché). L’acier américain est devenu moins compétitif que ses concurrents. La production reste très importante à Pittsburgh, centre traditionnel maintenant en recul, à Chicago, Duluth, Birmingham. On assiste, en outre, à un développement de la sidérurgie côtière, grâce aux transports maritimes massifs et aux importations de minerai de fer. Celle-ci s’étend depuis New York jusqu’à Baltimore (à Sparrows Point) et sur la côte du golfe du Mexique (Galveston). Les métaux non ferreux donnent également lieu à une industrie active, en particulier dans les villes d’Anaconda, de Salt Lake City et de Tacoma (cuivre), de Mobile, de Portland et de Spokane (aluminium). La construction de machines, surtout concentrée dans l’Industrial Belt, joue un rôle considérable. Notons, en particulier, les machines pour le bâtiment, les machines agricoles, le matériel nécessaire aux sondages et à l’exploitation pétrolière (exporté à 50 p. 100), les machines-outils, pour lesquelles la main-d’œuvre expérimentée de la Nouvelle-Angleterre et de la vallée de l’Ohio est particulièrement réputée, les excavatrices pour les mines, les machines pour l’industrie alimentaire, les métiers textiles, le matériel d’imprimerie. Dans le secteur de l’automobile, les États-Unis ont perdu depuis 1980 leur place de premier constructeur mondial, et ont été dépassés par les Japonais. Leur production, qui excédait 10 millions de véhicules en 1974, n’a été que de 8 795 000 en 1991 (dont 3 367 000 véhicules utilitaires). La production est très concentrée; trois grandes compagnies, les Big Three, assurent 95 p. 100 de la production: General Motors, qui est en tête du palmarès mondial Ford et Chrysler. Detroit est la capitale réputée de cette activité, durement touchée à l’heure actuelle par le chômage, avec des quartiers entiers réduits à l’état de friche industrielle; New York, Buffalo, Chicago, Milwaukee, Los Angeles ont également des usines importantes. La concurrence est rude, non seulement avec les importations de voitures japonaises, mais avec la production sur place. Cela a entraîné des fermetures d’usines et des réductions d’effectifs: l’activité automobile et ses sous-traitants n’emploient plus que moins de un million de personnes. Les importations – notamment japonaises – de petites cylindrées représentent le quart du marché. Une très importante mutation industrielle est en cours, afin de produire des voitures plus petites et consommant 38 p. 100 d’essence de moins que les véhicules actuels. Pour les constructions navales, le rythme s’est beaucoup ralenti depuis la fin de la guerre; il existe quatre grands groupes: le Centre-Est atlantique, la région de Los Angeles et de San Diego, les ports du golfe du Mexique, les rives sud des Grands Lacs.

Les industries textiles sont en régression, mais elles sont encore les plus puissantes du monde: un cinquième de la production mondiale; deuxième rang pour les filés de coton et de laine, derrière l’ex-U.R.S.S.; premier rang pour le secteur de la confection et pour les textiles synthétiques (30,8 p. 100 de la production mondiale). Elles emploient encore environ deux millions de personnes, soit directement, soit indirectement dans les travaux annexes (confection, mercerie, bonneterie, etc.). Le nombre d’employés a diminué d’environ 30 p. 100 au cours des vingt dernières années; les salaires sont faibles; la proportion de femmes employées est élevée (81 p. 100). On fait de plus en plus appel à une main-d’œuvre mexicaine non déclarée. L’industrie textile a subi une série de mutations. Un mouvement de concentration a eu lieu: les petites entreprises, particulièrement nombreuses, ont fermé ou ont été absorbées. Des gains de productivité ont été réalisés: le textile américain a la meilleure productivité du monde pour la filature et le tissage. L’industrie du coton, traditionnellement établie en Nouvelle-Angleterre, a été progressivement aspirée par les usines du Sud, situées au voisinage des champs cotonniers (les deux Carolines, la Georgie et l’Alabama), qui comptent maintenant 95 p. 100 des broches à filé contre 60 p. 100 en 1930. L’industrie lainière, concentrée pour 80 p. 100 dans la région du Nord-Est, a elle aussi émigré en partie vers les États du Sud-Est (11 p. 100 actuellement). Le port de Boston est le centre d’importation des laines et la Nouvelle-Angleterre (60 p. 100) domine toujours l’ensemble. Les fibres synthétiques ont connu un extraordinaire développement: la production a été multipliée par 20 depuis 1955 (3 498 100 t en 1990). Elles sont étroitement associées aux usines chimiques: Du Pont de Nemours tient la première place. Les industries dérivées font bonne figure: la bonneterie est installée dans le Piémont appalachien, tandis que l’industrie de la confection est l’apanage de New York (un tiers des vêtements masculins, 70 p. 100 de la confection féminine). L’énormité du marché et le haut pouvoir d’achat expliquent le succès de cette branche. Les industries chimiques se distinguent par leur forte progression (50 p. 100 d’accroissement dans les effectifs depuis 1950) et par leur haut niveau technique de recherche (la moitié des produits actuellement sur le marché n’existaient pas en 1960). Les États-Unis sont les premiers producteurs mondiaux de caoutchouc synthétique et de matières plastiques. Ces deux secteurs occupent 41 p. 100 des effectifs. La pétrochimie et la carbochimie ont une importance particulière. New York est le centre le plus important, mais presque tous les grands ports et les villes industrielles y participent. Les industries alimentaires sont beaucoup plus dispersées et ce sont les métropoles des Grandes Plaines, notamment Chicago, qui jouent le rôle le plus important. Les fabriques de conserves sont multiples, en particulier celles des fruits et légumes de Floride et de Californie, et la surgélation est en pleine expansion. Les industries de pointe témoignent de la supériorité technologique des États-Unis. Ce sont elles qui reçoivent les plus forts investissements de recherche, financés en grande partie par le gouvernement fédéral. Certains de leurs secteurs exportent un pourcentage considérable de la production. L’industrie aéronautique et spatiale est la première du monde par sa production et par ses exportations. Parmi les dix plus grandes firmes américaines de l’exportation, quatre concernent l’aviation: Boeing figure à la première place, avec 49 p. 100 de son chiffre d’affaires à l’exportation. Sur le territoire national, le gouvernement fédéral est le premier client de l’aérospatiale pour ses achats militaires. Cette industrie a connu une grave crise au début des années soixante-dix, due à l’effondrement des commandes militaires. Le nombre des emplois, qui avait triplé depuis 1950 et qui s’élevait à 1 016 000 en 1968, est tombé à environ 600 000 en 1979. La côte pacifique, avec Seattle, Los Angeles, San Diego, occupe une place importante dans la production, mais des usines de montage existent également à Fort Worth et à Dallas dans le Texas, à Hagenstown dans le Maryland. Houston est la ville de la N.A.S.A. L’électronique, notamment l’informatique, a connu un grand essor. Dans aucun autre domaine la supériorité américaine n’a été aussi écrasante: les États-Unis contrôlent 75 p. 100 du marché mondial des ordinateurs, 70 p. 100 de celui des circuits intégrés, la quasi-totalité de celui des banques de données. Le géant I.B.M., qui écrase le marché, a connu un taux de croissance de 14 p. 100 par an entre 1975 et 1980, mais la concurrence japonaise a entamé cette suprématie. La Silicon Valley, près de San Francisco, et la route 128, autour de Boston, constituent deux concentrations prestigieuses et mondialement réputées. Au total, le bilan du développement industriel des États-Unis est impressionnant. Au point de vue social, il faut noter la forte action des syndicats, les transformations dans la direction des entreprises, où les puissantes sociétés financières et les directeurs professionnels ont remplacé la petite entreprise et le personnel familial, l’intervention de plus en plus poussée de l’État et le rôle croissant joué par le Japon.

Le commerce

À l’ampleur de la production agricole et industrielle il faudrait ajouter les manifestations de l’emprise des États-Unis sur le reste du monde. Malgré la récession, les États-Unis conservent leur leadership: ils restent les premiers exportateurs et importateurs du monde. Cependant, la balance commerciale est déficitaire depuis 1971 et le déficit a atteint, ces dernières années, des proportions inquiétantes: 87 420 milliards de dollars en 1991. La part des sources d’énergie et des matières premières (minerais non ferreux) est passée de 38 à 54 p. 100 du total des importations de 1970 à 1980. Parmi les autres importations, on peut citer la pulpe et la pâte à papier, les produits textiles bruts, le café, les machines, les automobiles. Les États-Unis exportent surtout des produits qui nécessitent une technologie avancée et de gros investissements, tels l’aéronautique, l’électronique, l’informatique, le matériel industriel lourd, les produits agricoles, l’équipement militaire, mais également des matières premières et du charbon. Les exportations agricoles ont fait un bond en avant (+ 60 p. 100) à partir de 1973, en raison de la demande de l’U.R.S.S., puis d’un accroissement de la demande internationale. Du fait de la crise actuelle, la politique commerciale internationale des États-Unis devient de plus en plus protectionniste. Afin de restreindre le plus possible les importations, les quotas ont été multipliés pour les produits japonais, mais aussi à l’égard de ceux en provenance d’Europe occidentale. Les principaux partenaires commerciaux sont le Marché commun européen, où le Royaume-Uni joue le premier rôle, l’Asie et le Canada. L’accord de libre-échange, conclu au mois d’août 1992 avec le Canada et le Mexique, doit créer à terme (10 ou 15 ans) le plus grand marché sans barrière douanière du monde avec 363 millions de consommateurs. Outre ces relations commerciales, la pénétration des capitaux des États-Unis représente une puissance considérable. Ils se classent au premier rang avec 40 p. 100 du total mondial et beaucoup sont le fait de sociétés multinationales. Les États-Unis comptent huit des dix multinationales les plus importantes du monde. En 1980, ces investissements se répartissent pour 41 p. 100 en Europe occidentale, 22 p. 100 au Canada, et un peu plus de 12 p. 100 en Amérique latine. La part de l’Europe augmente (33 p. 100 en 1970), alors que celles du Canada et de l’Amérique latine s’affaiblissent.

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