Marilyn Monroe pour toujours

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MARILYN Timbres Marilyn Monroe du monde entier MONROE

MONGOLIE

Marilyn pour toujours

 

De l’indépendance de la Mongolie Extérieure en 1911 à la proclamation de la République populaire en 1924, puis à la généralisation de la collectivisation à la fin des années 1950, jusqu’au rejet du communisme et de la tutelle soviétique en 1990, la route a été tortueuse. Et les étapes, qui avaient paru d’éclatants succès en leur temps, sont remises en question depuis la démocratisation du régime. La révélation des errements et des crimes des dirigeants communistes va de pair avec la glorification d’un haut passé national redécouvert et l’adulation de Gengis-Khan, devenu génie tutélaire de la nation. Les problèmes étaient – et restent encore – immenses, à l’échelle du pays (1 565 000 km2): comment intégrer dans le monde moderne et de surcroît, jadis, dans le monde socialiste une population nomade clairsemée? On comptait, en effet, 651 000 habitants en 1925, soit une moyenne de 0,41 habitant au kilomètre carré. Et maintenant encore, bien que le taux d’expansion démographique de 25 à 27 p. 1 000 soit particulièrement élevé, que l’espérance de vie soit de soixante-cinq ans (elle n’était que de 59 ans à la fin des années 1960), que le chiffre de 2 millions d’habitants ait été atteint le 10 juillet 1988 (2 156 300 au 1er janvier 1992), la densité globale n’est encore que de 1,4 habitant au kilomètre carré à peine. Et, par suite d’une urbanisation galopante, qui absorbe plus de la moitié de la population (un cinquième en 1965), la densité rurale reste très faible: les statisticiens comptaient ces dernières années 0,21 habitant au kilomètre carré dans le prédésert du Gobi méridional.

1. Cadre naturel

La République mongole (ancienne République populaire de Mongolie, ou R.P.M.) et la Région autonome de Mongolie Intérieure (R.A.M.I.) appartiennent à un même ensemble tectonique: une pénéplaine usée qu’un soulèvement au Pliocène (fin du Tertiaire) ou au Pléistocène (début du Quaternaire) a portée à une altitude élevée, tout en provoquant un rajeunissement de l’érosion. Ainsi, en Mongolie, le niveau absolu moyen est de 1 580 mètres et l’horizon habituel consiste en mamelons arrondis aux pentes douces que coupent de brusques failles. Comprimée, lors de ce mouvement, entre la plate-forme de l’Inde et celle de la Sibérie, la Haute Asie s’est plissée sur ses bords en de longues chaînes, parallèles d’ouest en est, et qui, gauchies à la rencontre du môle sérindien à l’ouest et du môle sinien à l’est, enferment comme dans une cuvette les hautes plaines mongoles. En Mongolie, le point le plus bas (à l’est du pays) est situé à 552 mètres au-dessus du niveau de la mer et le plus élevé (dans les chaînes occidentales) à 4 653 mètres. Cette confrontation, jointe à l’éloignement des mers et à la présence d’un anticyclone au nord-ouest, donne aux régions mongoles leurs caractères propres: un climat sévèrement continental, aux amplitudes diurne et annuelle excessives (90 0C d’amplitude absolue); des précipitations restreintes, dont la quasi-totalité tombe en averses brutales durant l’été (à Ulan-Bator, par exemple, 381 mm en 1943, dont 108 en juillet; 137 mm en 1944 pour l’ensemble de l’année); un air sec, dont les effets sont accentués par l’ensoleillement élevé et de violents vents permanents; enfin, un réseau hydraulique qui n’est raccordé aux océans que sur son pourtour (au nord, bassin tributaire de l’Arctique, avec le Selenge – ou Selenga – et son affluent l’Orkhon; à l’est, bassin tributaire du Pacifique, avec l’Onon et le Kherlen – ou Kerülen – au nord et le fleuve Jaune au sud), tandis que son centre est constitué en bassins fermés, soit lacustres, soit dépourvus d’eaux superficielles. Ce serait pourtant une erreur que d’imaginer la Mongolie comme un désert uniformément désolé. Les paysages y sont, au contraire, très différenciés et pittoresques, car la zone montagneuse ou khangai (par opposition au gobi ou cuvettes en cailloutis et sable) occupe les deux tiers du territoire. Subdivisée en cinq régions naturelles (en allant d’est en ouest, le système de l’Altai mongol qui renferme les sommets dominants du pays, la dépression des grands lacs, le vaste massif du Khangai proprement dit, la chaîne du Khentei, les hautes plaines de l’Est), la Mongolie est, dans son ensemble, couverte d’une végétation de steppe ou de steppe forestière (79 p. 100 du territoire), avec des pâturages opulents et, sur les pentes abritées, des bouquets de mélèzes sibériens à feuilles persistantes, de cèdres, de pins et de bouleaux; la faune y est riche, surtout en animaux à fourrure, et les eaux étonnamment poissonneuses. Quant au Gobi, qui s’étend sur le sud du pays (et aussi sur une grande partie de la Mongolie Intérieure), plus qu’un désert uniforme de cailloux et d’affleurements salins (1 p. 100 du territoire total de la République) ou de dunes mouvantes (plutôt en Mongolie Intérieure, particulièrement en Ordos et en Alasan), il se présente comme une steppe désertique parsemée de courts arbustes fibreux, tels que le saksaul ou le sulkhir. Pauvre en faune, il recèle pourtant dans son sol des milliers de restes de reptiles et de mammifères fossiles (dont les célèbres œufs de dinosaures), qui le désignent comme le berceau de plusieurs espèces de mammifères du Crétacé et du Tertiaire.

2. Mode de vie

En zone montagneuse comme en Gobi, l’élevage nomade s’est trouvé être, dès une époque reculée, la forme d’exploitation la mieux adaptée aux conditions naturelles – les bovidés et les yaks prédominant en montagne; les moutons, les chèvres et les chevaux en zones de steppe; les chameaux en régions semi-désertiques. L’habitat traditionnel est la large tente ronde ou ger (désignée improprement par les Occidentaux du mot turc de «yourte»). Cette demeure, formée d’un treillis de bois pliant que recouvrent des feutres clairs, peut être démontée et remontée en peu de temps par une ou deux personnes et tient facilement, avec tout son mobilier, sur une bête de bât ou, maintenant que l’ameublement est devenu plus important, sur un camion. Ainsi le pasteur peut-il suivre son troupeau selon un circuit constant, qui le mène des pâturages d’hiver aux pâturages d’été et vice versa. Les activités, strictement réparties entre les deux sexes, suivent le rythme des saisons et sont centrées sur le bétail, d’où l’éleveur tirait jadis toute sa fortune et sa subsistance: nourriture (produits laitiers en été, viande séchée en hiver), boisson (lait, alcool distillé du lait), vêtements et bottes, feutres, couvertures et tentures de la demeure, chauffage même (par les excréments séchés), moyen de locomotion, etc. Dans les siècles passés, il ne lui fallait acquérir au-dehors qu’un peu de thé et de farine, et les objets de luxe (bijoux féminins, statuettes religieuses, soie). De nos jours, l’alimentation est plus diversifiée, mais le cheptel reste la principale richesse du pays – véritable capital dont l’accroît forme les revenus. Depuis la libéralisation de 1990, une résurgence flamboyante des traditions séculaires remet à la mode la multitude des rites qui, jadis, entouraient les occupations quotidiennes et saisonnières pour les rendre fastes; elle en fait le support du sentiment identitaire national. D’ailleurs, le régime communiste n’avait pas pu les éliminer totalement. Seuls ceux dont la coloration religieuse était trop évidente avaient été interdits, ainsi la consécration du bétail à des divinités, le culte du feu, l’offrande des prémices aux dieux, etc. Beaucoup d’autres avaient pu survivre atrophiés, comme actes symboliques à caractère folklorique: la purification par le feu, l’offrande d’une écharpe de soie bleue – le khadag –, le culte des lieux élevés (par des monticules de pierres dits obo), etc. Et tout le code de politesse et de convenances avait été maintenu, avec la fierté d’une spécificité inaliénable, pour régler les rapports entre les sexes (répartition particulière de l’intérieur de la yourte, qui attribue le côté oriental aux femmes et à leurs activités et le côté occidental aux hommes), entre les générations (déférence à l’égard du chef et de l’aîné, formes d’adresse courtoises), entre les parents et les proches (cérémonies familiales et cadeaux). Les fêtes aussi, qui marquaient le début ou la fin de chaque activité saisonnière, ont laissé de nombreuses traces dans un folklore toujours vivant, et les trois sports traditionnels (lutte, tir à l’arc, courses de chevaux) constituent maintenant plus que jamais le climax des grandes fêtes annuelles. La branche principale de l’artisanat traditionnel, l’art lamaïque, réapparaît timidement, aiguillonné par la renaissance du sentiment religieux, mais freiné par la rareté des artistes capables de peindre des thangkas selon les rites, de sculpter des divinités en bronze, délicates ou effrayantes. Quelques activités artisanales se sont, toutefois, maintenues vivaces: le modelage en papier mâché des masques utilisés dans les danses religieuses du tsam annuel, la confection d’objets utilitaires, tels les coffres peints de rouge et d’or, l’orfèvrerie décorative du harnachement.

3. Structure économique

La forme politique de la R.P.M. a été, durant quelque soixante-cinq ans, celle d’une république populaire adhérant au marxisme-léninisme. Première république démocratique fondée après l’U.R.S.S., la R.P.M. est restée, jusqu’à la fin des années 1980, fidèlement associée à son modèle par des liens politiques, économiques et culturels très étroits, qui en font le seul pays asiatique rattaché au camp socialiste européen. Comme en U.R.S.S., y étaient pratiqués le principe du «centralisme démocratique», soit, en pratique, la mainmise du parti sur toutes les fonctions politiques, l’encadrement des citoyens par de multiples organisations sociales, la participation périodique des professions tertiaires aux activités productrices, la mobilisation continue des masses par la «compétition socialiste», une planification quinquennale impérative du développement économique et culturel. Le nomade devait se transformer en un éleveur hautement professionnalisé sous l’effet d’une formation politico-éducative continue et obligatoire. Depuis la socialisation du bétail en 1959, tout éleveur qui n’était pas employé de l’État dans une des fermes d’État du type goskhoz (en nombre croissant, 10 en 1940, 25 en 1960, 52 en 1987) ou dans une entreprise de fourniture en fourrage (19 en 1987) appartenait à une coopérative de production rurale ou negdel (au nombre de 255 depuis 1979). Contrairement au système russe, la coopérative correspondait à l’unité administrative inférieure, le somon ou préfecture, subdivision de l’aimag ou province; et ses membres (quelque 540 familles par coopérative) ainsi que son bétail (quelque 60 000 bêtes) étaient répartis en trois ou quatre «brigades» de travail (mong.: brigad) ou, de plus en plus fréquemment au cours des années 1980 en six ou huit «sections», des kheseg, dont l’administration était réputée plus proche du nomade – lequel était devenu un semi-nomade – que la brigade. Brigade et kheseg étaient, à la base, subdivisés en sur (prononcer soûr), les unités de nomadisation, qui étaient aussi des unités de travail, de production, voire de consommation, formées de quelques familles ayant la charge d’un troupeau spécifique: ainsi, quatre familles étaient groupées pour soigner 800 moutons de boucherie; ou dix à quinze familles pour 80 vaches à traire ou 22 bœufs à engraisser. La «spécialisation» introduite, de la sorte, dans l’élevage était présentée par le régime communiste comme un des accomplissements les plus spectaculaires de sa politique rurale. Pourtant, depuis le milieu des années 1980, il était reconnu que les conditions climatiques locales et les traditions séculaires avaient peine à s’intégrer dans le schéma marxiste. Ainsi, durant le quinquennat 1981-1985, le cheptel subit, selon les rapports officiels, une perte de 13 p. 100, alors qu’en 1980-1981 il ne dépassait déjà pas le niveau de 1965 (en 1980 comme en 1965, 24 millions de bêtes se répartissant en 60 p. 100 d’ovins, 20 p. 100 de caprins, 10 p. 100 de bovins, 8 p. 100 de chevaux et 2 p. 100 de chameaux). Comme il était de notoriété publique que le bétail privé se portait mieux que le bétail des coopératives, le droit au petit troupeau privé fut élargi, en 1987, pour les éleveurs comme pour les citadins, et divers types de coopératives privées furent encouragés. La démocratisation du début des années 1990 a balayé les certitudes des décennies précédentes: le retour à la pleine propriété privée et au troupeau familial diversifié semble, soudain, le garant d’une prospérité future. En 1993, les résultats apparaissent irréguliers selon les lieux. Les éleveurs sont, sans doute, les Mongols qui souffrent le moins de la faillite économique du pays, les trafiquants mis à part. Mais la disparition du dirigisme entraînant l’extinction des livraisons obligatoires à l’État, les villes connaissent une cruelle disette; et le déficit en produits bruts d’origine animale ou végétale aggrave la crise que traversent l’industrie et le commerce mongol avec l’étranger. Les techniques modernes avaient apparemment réussi dans deux secteurs inconnus de la Mongolie pré-communiste. D’une part, dans la grande agriculture (en 1983, par exemple, 723 200 ha emblavés en céréales, 12 400 ha en légumes et pommes de terre, 124 200 ha en plantes fourragères), surtout développée dans les fermes d’État (78,5 p. 100 de la surface cultivée); mais l’on en dénonce maintenant l’inadaptation aux conditions écologiques locales. Et, d’autre part, dans une industrie qui, édifiée avec l’aide des pays du Comecon et surtout de l’U.R.S.S. pour satisfaire, dit-on, aux besoins de celle-ci, était alimentée par les produits de l’élevage (pelleteries, cuirs et produits alimentaires) et les extraordinaires richesses du sous-sol. L’entrée brutale dans l’économie de marché a déréglé l’infrastructure industrielle, d’autant plus que celle-ci était dépendante de l’U.R.S.S. pour l’approvisionnement pétrolier autant que pour la maintenance technique. En 1993, la Mongolie continue à vivre, comme les deux années précédentes, de l’aide internationale.

Le phénomène le plus remarquable du développement de la Mongolie moderne reste l’urbanisation, même si la manière dont elle a été menée est critiquée, comme tout l’héritage soviétique. La Mongolie Extérieure n’avait, outre les monastères, que trois agglomérations un tant soit peu importantes, bien peu dignes du nom de villes: Khovd (Kobdo dans les récits de voyage des années 1920) et Uliasutai, les centres de l’administration mandchoue dans l’ouest du pays; Urga, la résidence du Jebtsündamba-qutuqtu, itinérante jusqu’en 1778. Or, à la fin de l’ère communiste, la Mongolie possède une capitale digne de ce nom, regroupant le quart de la population nationale (soit 548 000 habitants en 1989), Ulan-Bator – l’ancienne Urga, bien transformée – aux quartiers modernes de facture soviétique, à la banlieue industrialisée. Et elle s’enorgueillit (ou, plutôt, s’enorgueillissait, puisqu’il est de bon ton, maintenant, de dénigrer tous les acquis de l’époque juste révolue) de plusieurs complexes industriels: Darkhan, fondé au début des années 1960, à 250 kilomètres d’Ulan-Bator, pour qu’y soient concentrées les industries de matériaux de construction, d’alimentation, de production énergétique (85 000 habitants en 1989); à 165 kilomètres à l’ouest de Darkhan et liée à lui, Erdenet, créée de toutes pièces en 1973 avec la collaboration matérielle et financière de l’U.R.S.S. et forte de 56 100 habitants en 1989, pour y exploiter un combinat de traitement du cuivre et du molybdène; depuis 1978, à 110 kilomètres au sud-est de la capitale, le complexe énergétique de Baga-nur (25 000 habitants en 1989); ou encore, dans le Nord, Khutul, première ville mongole sans aucune yourte, qui, créée en 1982, devait renforcer la production de Darkhan (sa voisine à 60 km de distance) en matériaux de construction. Si l’on veut évaluer positivement les réalisations du nouveau régime, en oubliant les dysfonctionnements de l’économie, l’ignorance des mécanismes de l’économie de marché et de la privatisation, l’inflation, la paupérisation de l’ensemble de la population urbaine et d’une partie du monde rural, la montée de la criminalité et de la spéculation, on retiendra, du côté du gouvernement, pourtant issu en majorité du Parti populaire révolutionnaire mongol, un effort sincère de démocratisation, de légalisme, d’impartialité, de modération; et, du côté des administrés, un élan général vers la culture traditionnelle sous ses formes les plus hautes et de sa langue littéraire. Il est symptomatique que sur quinze institutions privées d’enseignement supérieur fonctionnant en 1993, et qui toutes, ou presque, portent des noms riches d’un symbolisme traditionnel, l’on trouve, outre des écoles supérieures de commerce – le biznes tout-puissant dans la Mongolie nouvelle –, d’interprétariat et de pédagogie, sept institutions vouées à la littérature, à la philosophie, aux sports et aux sciences autochtones.

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